La vieille maison d’éditions bordelaise Féret est certainement le doyen des éditeurs viticoles français, et probablement, le plus ancien de la planète.
C’est en 1812, en effet, que Michel Féret fonda sa librairie en plein centre de Bordeaux et publia d’emblée des ouvrages d’intérêt régional et historique. C’est lui qui fit la rencontre d’un britannique professeur d’anglais à Bordeaux, Charles Cocks, dont l’ouvrage célèbre «Bordeaux, ses environs et ses vins classés par ordre de mérite» fut édité en 1850, quatre ans après l’avoir été à Londres.
Son fils Edouard Féret, historien, bibliophile, chercheur et travailleur infatigable, lui succéda et imprima à la maison familiale un élan considérable. Toujours sous le nom de Charles Cocks, pourtant disparu en 1854, il publia une seconde édition, augmentée de sa main, refondue, illustrée, qui connut un succès énorme. C’était en 1868. Le Féret des vins était né.
Au total, Féret a publié 17 éditions de «Bordeaux et ses vins» en français, cinq en anglais, une en allemand et une en norvégien, uniquement pour les vins du Médoc ! Parallèlement, l’éditeur a étoffé son fond de commerce avec des ouvrages diversifiés, même des romans, mais l’essentiel tourne autour du vin, qu’il s’agisse de droit, de technique, d’œnologie, de règlementation, ou d’autres vignobles (Espagne, Bergerac, etc). A titre d’exemple, on relèvera l’impressionnant ouvrage «Le vin rosé» qui vient de paraître: 330 pages grand format, 60 contributeurs, tous spécialistes, des centaines d’illustrations, graphiques, photos, tableaux, courbes, bref une véritable somme, inégalée à ce jour, et d’ailleurs vendue comme telle: 66 euros.
Editeur du vin depuis 1812, Féret prépare son bicentenaire qui aura lieu dans trois ans. Le directeur, Bruno Boidron, copropriétaire de l’entreprise avec Louis Nègre, actionnaire majoritaire, prévoit une nouvelle édition de l’irremplaçable bible «Bordeaux et ses vins», ainsi que d’autres ouvrages appelés à s’imposer comme références. L’année prévoit donc d’être un grand millésime, au moins pour l’édition bordelaise.
Source : Le journal du vin