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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Les chiffres de la campagne 2008-2009 ne sont pas bons à Bordeaux.

Les ventes de vins ont reculé sur presque tous les marchés, et les stocks s’accumulent; ils seraient à ce jour de l’ordre de 8,2 millions d’hectolitres, selon une estimation des professionnels. Les vendanges du millésime 2009 vont amener au total en Gironde au moins 5,5 millions d’hectolitres supplémentaires. Or la campagne de commercialisation 2009-2010, qui a démarré le 1er août dernier, ne devrait pas faire sortir des chais plus de 5 millions d’hectolitres. D’où une réelle tension à la viticulture.

Les vins français ont perdu de grosses parts de marché en Europe et en Amérique du nord, et le marché intérieur est stagnant. Témoin les chiffres de ventes en grandes surfaces: au cours des douze derniers mois, les ventes de vins de Bordeaux ont baissé de 4% dans la grande distribution; elles ont représenté 1,51 million d’hectolitres, pour une valeur de 890 millions d’euros. Toutefois, une légère reprise semble se dessiner depuis le printemps, grâce à une progression des vins rosés, et des vins de côtes, excellent réservoir de bons rapports prix/plaisir.

Il reste que de nombreuses exploitations viticoles girondines affichent de grandes craintes devant la montée des stocks et la mévente; plusieurs centaines de viticulteurs seraient même guettés par une asphyxie financière qui parait impossible à soigner à court terme. Beaucoup espèrent que le négoce bordelais, après avoir lourdement déstocké, reviendra aux achats, et que la qualité du millésime 2009 va les y inciter. Mais la plupart des opérateurs bordelais pensent que seule une reprise économique mondiale permettra de sortir de la crise.

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