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Les fortunes du vin

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Ven 21 Août 2009 21:28

Martin Bouygues : « J'ai tout à apprendre du vin et le sujet m'intéresse »

Le Montrose version Bouygues

Relationnel Pour la première fois, les nouveaux propriétaires de Montrose (St. Estèphe) ont réuni au château courtiers et négociants de la place de Bordeaux

« Pendant 20 ans, lors de mes voyages à travers le monde, on m'a parlé de TF1. Depuis quelques mois, on me parle de TF1... et de Montrose ! Le vin est un bon sujet de conversation ». Installé dans un salon du château Montrose, au coeur de ce Médoc prestigieux des grands châteaux, Martin Bouygues a le sourire. Dans son « nouveau chez lui », à deux pas de la Gironde _ la « rivière » comme disent les Médocains _ on le sentirait presque en vacances.

Comment celui qui est à la tête d'un groupe puissant du CAC 40 _ 26,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2006 pour 122 000 collaborateurs _ en est-il venu à acheter ici ses premiers pieds de vigne ? « J'ai découvert Montrose chez des amis aux Etats-Unis il y a une vingtaine d'années. Un vrai bonheur. J'ai ensuite acheté de nombreux millésimes, à travers le négoce bordelais, pour ma cave personnelle. J'ai encore en bouche les 1989 et 1990... Alors, quand l'éventualité d'acheter la propriété s'est présentée, je n'ai pas réfléchi longtemps ». C'était au printemps 2006, la famille Charmoulüe, aux commandes depuis des décennies souhaitant passer la main, l'occasion était trop belle.

Il faut dire que Martin Bouygues , PDG du groupe créé par son père en 1952, ainsi que son frère Olivier (directeur général) ont les moyens. Leur groupe (BTP, télévision, téléphonie...) a dégagé 1,8 milliards d'euros de résultat opérationnel l'an passé. Parmi les hommes les plus riches de France, les deux frères ont acquis Montrose à titre personnel, avec leurs épouses. Mélissa Bouygues, épouse de Martin, est d'ailleurs la présidente de Montrose.

Originaire de Louisiane (Etats-Unis), elle a assuré aux 160 invités présents au château « vouloir mettre les moyens de notre exigence qualitative ». Retour au travail du sol (en lieu et place du désherbage chimique), nouveau chai à barriques pour les vins en première année d'élevage, aménagements de bureaux et de lieux de réception sont au menu. « Nous en avons pour trois ans de travaux », assure Nicolas Glumineau, directeur technique. Un nouveau cuvier avait été construit en 2000.

Rendements plus élevés « Je veux que Montrose reste un vin d'exception, en employant les méthodes du développement durable, économies d'eau, d'énergie... Nous avons les moyens de le faire. J'ai tout à apprendre du vin mais cela m'intéresse. Montrose n'est pas une affaire financière mais un coup de coeur. De plus, mon père avait toujours caressé l'idée d'acquérir un vignoble. Je l'ai fait. Quand ma mère est venu ici en 2006 pour les vendanges, c'était un grand moment d'émotion », avance Martin Bouygues , qui vient à Montrose environ une fois par mois. « Il appelle plusieurs fois par semaine. C'est un vrai passionné », relève Jean-Bernard Delmas, homme de confiance des Bouygues à la tête de la propriété.

Comme pour un nouveau départ, l'équipe de Montrose avait soigné l'accueil. Un déjeuner signé du chef étoilé Alain Dutournier (Le Carré des Feuillants) spécialement venu de Paris, agrémenté de millésimes 1970, 1990 et 2003 du château. Car dans le monde des grands crus, entre les propriétaires et les négociants qui vendent leur vin partout dans le monde, le « relationnel » n'est pas un vain mot. Les allocations _ quantités annuelles de caisses octroyées par les châteaux aux négociants, via les courtiers _ font l'objet de rudes batailles. Il est alors préférable de mieux se connaître.

Avoir chez soi, la force de frappe commerciale du négoce bordelais est aussi l'occasion de faire passer des messages. « Je préfère du Montrose sur les tables que des achats par des spéculateurs. L'image des vins de Bordeaux reste exceptionnelle dans le monde », a indiqué Martin Bouygues , consommateur de vin le week-end mais pas en semaine. D'autres ambitions d'achat de propriétés à St. Estèphe ? « Non, on se concentre sur ce qu'on a ».

En homme de technique, Jean-Bernard Delmas a lui fustigé pendant ce déjeuner les rendements trop bas : « Sur les grands terroirs, de bons vins sont possibles avec des rendements raisonnablement élevés ». Peut-être une manière de dire que si les rendements autorisés étaient plus élevés, les grands châteaux pourraient vendre leurs bouteilles moins chères... pour le bonheur des consommateurs.

« Je préfère du Montrose sur les tables que des achats par des spéculateurs ».

César Compadre
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Re: Les fortunes du vin

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Ven 21 Août 2009 21:29

« Château-Margaux c'est un rêve »

A l'occasion de Vinexpo, Corinne Mentzelopoulos recevait hier au Château-Margaux le dîner du Conseil des crus classés du Médoc. Rencontre avec la propriétaire d'un des plus grands vins du monde

Commençons par le début. Que s'est-il passé en 1977, lorsque votre père a acheté Château-Margaux ?

Je ne l'ai pas, alors, vécu en direct, mais je m'imagine aisément le choc provoqué par l'arrivée à Bordeaux d'un Grec à l'accent distinctif. Je suis française, mais mon père était grec, et cela s'entendait ! En 1977, Bordeaux était encore en crise, et Château-Margaux se trouvait à vendre depuis un certain temps. Mon père a été le premier à comprendre le caractère unique de ce château. Je me rappellerai toujours le jour oú nous sommes venus. Nous sommes restés deux heures à visiter, puis nous avons déjeuné. Mon père a serré la main de Pierre Ginestet sur le grand escalier. C'était fait !

Pourquoi un Grec qui ne pense qu'au travail, qui ne lit que des journaux financiers et des livres d'histoire a-t-il eu l'idée d'acheter Château-Margaux ?

Disons qu'il comprenait tout plus vite que tout le monde... Ce Grec était aussi un grand homme d'affaires, et il habitait la France...Les Grecs sont une minorité dans le monde, et ils ont toujours été des Ulysse. Mon père a quitté son pays à 18 ans pour faire fortune ailleurs _ un véritable Ulysse. Il était le fils d'un petit hôtelier de Patras. A 18 ans, il parlait déjà cinq langues. Il est venu à Grenoble faire une licence de lettres et a eu Paul Valéry comme professeur, qui lui enseignait des poèmes de Heredia... Ensuite, il est parti en Birmanie retrouver sa soeur. Puis il a fui ce pays envahi par les Japonais, a traversé la Chine, est arrivé en Inde sous l'Empire britannique, au Pakistan enfin. Il fut d'abord boulanger, et il a fait fortune dans l'importation des céréales et dans la fabrication de peintures. Il devint l'ami du président Bhutto. C'est chez ce dernier, alors qu'il était premier ministre du Pakistan, que j'ai vu pour la première fois une bouteille d'un premier cru de Bordeaux. Bien que musulman, Bhutto appréciait les grands vins de Bordeaux... Il s'est ensuite installé en France. Il s'est marié en 1952 avec ma mère, française, et en 1958 il a acheté la chaîne des magasins Félix Potin. A l'époque, il y avait quatre-vingts magasins. En 1980, quand il est mort, 1 600 magasins ! Mon père contrôlait également 30 % des caves Nicolas et un important patrimoine immobilier à Paris. Comme j'étais fille unique depuis la mort de mon frère, c'est moi qui ai géré Margaux à partir de janvier 1981.

Vous vous êtes associée plus tard avec la famille Agnelli ?

Au début des années 1990, nous avons cédé Félix Potin et Nicolas. Nous sommes progressivement montés en puissance chez Perrier, dont nous sommes devenus l'actionnaire de référence. C'était le premier groupe d'eaux minérales du monde, qui possédait aussi le roquefort Société. Mais je ne suis pas comme mon père, qui ne pensait qu'à travailler. Je suis moins acharnée. J'aime le ski, les voyages avec mes enfants, et, surtout, je veux m'occuper du Château-Margaux. Je me suis adossée à la famille Agnelli, et j'ai eu beaucoup de chance d'être aussi bien entourée. Giovanni Agnelli était un homme extraordinaire, qui est venu plusieurs fois à Margaux. J'ai vu avec lui, au stade de Bordeaux, le match de football de la Coupe du Monde Italie contre Chili. C'est inoubliable.

Depuis que vous avez racheté aux Agnelli les 75 % qu'ils possédaient de Château-Margaux, vous êtes donc revenue à la situation antérieure ?

La situation n'est pas la même qu'en 1980. Château-Margaux appartenait alors à Félix Potin, dont nous n'avions que 53 %, car le reste était en Bourse. Aujourd'hui, j'en contrôle 100 %.

C'est un rêve de posséder Château-Margaux, non ?

Oui, c'est un rêve. Et c'est aussi un rêve de pouvoir imaginer de le léguer à mes enfants. Pendant les négociations, mon fils de 10 ans, Alexis, a cassé sa tirelire et m'a apporté ses 16 euros d'économies pour m'aider à acheter Château-Margaux...

Pouvez-vous présenter la propriété ?

Elle a 263 hectares, tout compris, avec les bois et les prairies, dont 80 hectares de vignes en appellation Margaux et 12 hectares de vignes blanches, à Virefougasse, en appellation Bordeaux. Le château est un monument historique, l'un des rares à porter le nom de son appellation. Cela participe de la magie. Nous avons aussi un troupeau de vaches. Elles entretiennent les prés et donnent du fumier pour les vignes. Nous produisons 150 000 bouteilles en moyenne pour le premier vin, et 35 000 bouteilles pour le vin blanc, le pavillon-blanc-du-château-margaux, issu à 100 % du cépage sauvignon. Le second vin s'appelle le pavillon-rouge-du-château-margaux. Tous nos vins sont vendus en primeur sur la place de Bordeaux. Nous avons avec le négoce un partenariat et une confiance totale.

Qu'est-ce qui vous attire à Château-Margaux ?

Ce que je préfère dans ce métier, c'est la gestion, le suivi du vignoble, la lutte raisonnée, les investissements, etc. Il n'y a pas de plus grands vins au monde que les grands bordeaux et les grands bourgognes. Je l'ai appris dans le verre, et je le ressens au plus profond de moi-même.

Maintenant que vous êtes chez vous, allez-vous habiter Château-Margaux ?

Je ne l'ai jamais envisagé. Il est très sain de faire la navette et de garder du recul. Cela fonctionne très bien comme cela. A Margaux, il y a soixante-treize personnes dirigées par Paul Pontallier. Je travaille avec une équipe dont je connais la compétence et le dévouement. C'est une des raisons pour lesquelles je n'ai pas hésité à investir.

Vous continuez donc à diriger depuis Paris ?

Rien n'a changé, et rien ne changera. Margaux occupe 90 % de mon temps et justifie un investissement total. A priori, le vin est prévendu. Mais il ne faut pas s'endormir sur ses lauriers. C'est vrai que Bordeaux a une qualité exceptionnelle, avec ce bonheur de boire et de partager. Mais on n'est jamais à l'abri, et il faut continuer. On ne peut pas se laisser aller. On n'en a pas le droit.

Et la Grèce, dans tout ça ?

C'est ma référence. Je ne renie en rien la France, mais j'ai la chance d'avoir des origines grecques. Je parle grec couramment, et mes enfants ont le passeport grec. Tous les ans, je fais un pèlerinage avec mes enfants dans le Péloponnèse, dans le village de mon grand-père, où il y a encore aujourd'hui des ânes et des chèvres. Je retourne dans ma maison là-bas au mois d'août. Je compte les jours...

« Il n'y a pas de plus grands vins au monde que les grands bordeaux et les grands bourgognes »

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Re: Les fortunes du vin

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Ven 21 Août 2009 21:31

Révolution chez les Rothschild

DYNASTIE FINANCIÈRE. La fusion des activités bancaires françaises et anglaises marque

une nouvelle étape dans l'incroyable saga d'une famille de banquiers fondée il y a deux siècles

Une nouvelle page s'est ouverte il y a quelques jours dans la longue histoire des Rothschild : les branches anglaises et françaises de la famille ont uni leurs intérêts au sein de la holding commune Paris Orléans, qui chapeautera entre autres la banque parisienne (Rothschild et Compagnie) et son homologue londonienne NM Rothschild and Sons. David de Rothschild, 64 ans, figure de proue de cette génération, assurera le pilotage de l'ensemble, dont son cousin Eric de Rothschild, qui veille par ailleurs aux destinées du château Lafite, sera le plus important actionnaire. La nouvelle structure ne rassemblera pas pour autant tous les actifs d'une vaste famille, qui n'a cessé d'accumuler biens et participations depuis la fin du XVIIIe siècle.

Une histoire ancienne. Cette étonnante aventure commence à Francfort, oú Meyer Amschel, fondateur de la dynastie, accole pour la première fois à son nom le patronyme de Rothschild, qui signifie « écusson rouge ». La vie des juifs n'est pas enviable dans le ghetto de la cité allemande, capitale du duché de Hesse. Mais, dès son plus jeune âge, Meyer Amschel se révèle un virtuose en matière de pièces anciennes et de change. Il devient le banquier de la cour de Hesse, et jette les premiers fondements de cette future multinationale de l'argent. Tandis que l'un de ses fils reste à Francfort, les quatre autres s'établissent à Vienne, Naples, Londres et Paris, créant quatre branches distinctes mais liées. La période des guerres napoléoniennes ne leur sera pas néfaste puisqu'une partie de la famille finance par l'Angleterre des armées opposées à Napoléon. Mieux, la création d'un réseau d'informateurs facilite des spéculations avisées : la lignée anglaise réussit un coup de Bourse en étant avertie précocement du sort de la bataille de Waterloo.

Côté français, la branche est fondée par Jacob Mayer, qui se rebaptisera James, et qui épouse sa nièce Bettina, mariage consanguin souvent pratiqué par la famille aux temps de son ascension. Sous la monarchie de Juillet, James acquiert une position considérable : les Rothschild contrôlent l'essentiel du réseau ferroviaire français (Compagnie du Nord, Paris Orléans, etc.). Ils construisent le somptueux château de Ferrières à 30 kilomètres de Paris. Ils bâtissent une collection de chefs-d'oeuvre, que le nazi Hermann Goering captera un siècle plus tard.

Premiers pas dans le vin. Au fil des décennies émergent des personnalités qui tissent la légende de la dynastie. Nathaniel _ fils du fondateur de la branche anglaise Nathan Mayer _, diminué par les conséquences d'un accident de chasse, achète le château Mouton dès 1853; il devient le premier Rothschild à investir dans le vin, quinze ans avant son oncle et beau-père James, qui met la main sur Château Lafite en 1868. Dans la descendance de Nathaniel, son petit-fils Henri, médecin, fonde l'hôpital Rothschild tout en se consacrant à la bibliophilie, et à l'écriture de pièces de théâtre sous le pseudonyme d'Henri Pascal. Son arrière-petit-fils Philippe de Rothschild est tout à la fois régatier, directeur de théâtre, poète et traducteur d'auteurs élizabethains : il parvient à faire modifier le sacro-saint classement médocain de 1855 pour que Mouton accède enfin au rang de premier cru. Après avoir brÛlé les planches de la Comédie-Française, sa fille Philippine prend, après sa mort, les rênes du joyau de Pauillac.

Du côté de la branche française, une autre lignée se distingue particulièrement : bien avant la naissance du sionisme, le dernier fils de James _ Edmond _, consterné par les pogroms russes, favorise l'émigration de juifs d'Europe de l'Est vers la Palestine, où il fonde une colonie. Son petit-fils, qui héritera de son prénom et de son engagement sioniste, créera de toutes pièces à Listrac le château Clarke, hissé au rang des grands vins. Bravant la tradition des alliances patrimoniales, Edmond épouse la starlette et danseuse Nadine Tellier, dont les traités de savoir-vivre envahiront les librairies. Enfin, il crée la Compagnie financière Edmond de Rothschild, y cultive son identité, dans la gestion de fortunes et du capital-risque.

Accumuler les richesses. À l'inverse, la banque Rothschild connaîtra des hauts et des bas. Assoupie dans l'entre-deux-guerres, elle se réveille sous Guy de Rothschild, qui recrute un brillant collaborateur nommé Georges Pompidou puis décline jusqu'à sa nationalisation socialiste dans les années 80. La famille ne désarmera pas et recréera un nouvel établissement à ses couleurs dans la foulée, dont David de Rothschild, fils de Guy, est aujourd'hui le patron. Mais il n'a plus à ses côtés son demi-frère Edouard, qui cumule les fonctions de principal actionnaire de « Libération » et de président de France Galop. Car, chez une bonne partie des Rothschild, la capacité inépuisable à accumuler des richesses n'a pas toujours coexisté avec l'ardeur à les dépenser dans le mécénat, la philanthropie, les oeuvres d'art et les pur-sang.

Bernard Broustet
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Re: Les fortunes du vin

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Ven 21 Août 2009 21:33

JEAN-MICHEL CAZES Du vigneron au négociant

LES DYNASTIES. L'infatigable Jean-Michel Cazes se dépense aux quatre coins du monde pour faire la promotion des grands crus

A la tête de l'important groupe familial, Jean-Michel Cazes passe à juste titre pour une figure marquante du Bordeaux viticole. Les Domaines Cazes regroupent plusieurs crus de haut vol dont la famille est propriétaire : Lynch Bages, les Ormes de Pez, Villa Bel Air, Cordeillan Bages, et Haut Bages Averous. A cette activité de producteur s'ajoute celle de l'hôtellerie. Avec ses deux étoiles Michelin au restaurant de Cordeillan, à Pauillac, et une autre au Chapon Fin de Bordeaux, Jean-Michel Cazes est le seul en Gironde à pouvoir afficher trois étoiles... Parallèlement, il a créé avec ses deux établissement une école de cuisine, et une école du vin, oú sa passion des grands crus et de l'art de vivre y est enseignée à la mode bordelaise.

Cette même passion vient de s'installer en Languedoc, oú notre homme a acheté 150 hectares, dont 60 plantés en vignes et en oliviers. Ce beau domaine est inclus dans l'appellation du Minervois La Livinière, et commandé par une ancienne tuilerie dont les vieux bâtiments et la haute cheminée ont été impeccablement retapés.

On pourrait croire que tout cela suffit à occuper un homme comblé d'honneurs, « vigneron de l'année 2003 » pour les journalistes britanniques de « Decanter », et supposé pouvoir goûter aux charmes d'une retraite paisible. Pas du tout. A la tête du Syndicat viticole de Pauillac, et surtout de la commanderie du Bontemps, l'infatigable Jean-Michel Cazes se dépense aux quatre coins du monde pour faire la promotion des grands crus.

Le plus vendu en Irlande

Et comme, finalement, Bordeaux est avant tout une place forte du commerce, il est devenu tout naturellement négociant. Après avoir créé la Compagnie médocaine, qu'il a ensuite vendue à Axa Millésimes, il a créé et développé sa propre marque de vins génériques, Michel-Lynch. A l'enseigne de Jean-Michel Cazes Sélection, dont le vaste chai a été construit à Macau, il vend 1,3 million de bouteilles, en bordeaux rouge, blanc et rosé, sous l'étiquette Michel Lynch, entre 7 et 10 euros la bouteille, prix consommateur.

Michel Lynch fut maire de Pauillac au XVIII e siècle. Son grand-père, John Lynch, avait été maire de Galway, en Irlande, avant d'émigrer à Bordeaux. La marque Michel-Lynch perpétue le souvenir de cette famille, dont un membre fut aussi maire de Bordeaux. Et, juste retour des choses, c'est aujourd'hui le vin de Bordeaux le plus vendu en Irlande.

Didier Ters
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