Le château Latour, premier cru classé en 1855, a une notoriété internationale reconnue depuis des siècles. Sa qualité exceptionnelle a fait sa renommée dès le début du XVIIe siècle, grâce au marquis de Ségur.
Le domaine
Il a été acheté en juin 1993 par François Pinault. Le gérant, Frédéric Engerer, est arrivé à la propriété à cette période. L'actionnaire et le gérant sont en communication permanente dans un climat de confiance et de loyauté. Une des premières tâches a été d'établir une carte géologique précise des sols, en connaissant la qualité exceptionnelle des graves anciennes de Guntz, toutes proches de l'estuaire.
La propriété a été une des premières à s'équiper de cuviers en inox et l'ensemble de plus de 45 cuves a été modernisé avec thermorégulation centrale et informatisé. À signaler également, la présence de deux cuves en bois, volonté du propriétaire et gage à la tradition. Quant aux chais, ils sont sur deux niveaux permettant une différenciation des vins de première et deuxième année. Toutes les barriques sont en chêne provenant des meilleures sources.
Les hommes et femmes
Une soixantaine de personnes travaillent à l'année au château, dont 38 au niveau des vignes. Pour les vendanges, 200 personnes sont engagées, un tiers de locaux, un tiers de Bordeaux et tiers renouvelé chaque année.
L'une des originalités du domaine est le travail en équipe, en binômes. Pour exemple, le chef de culture Domingo Sanchez, issu du rang, un amoureux de la vigne, est associé à Pénélope Godefroy, ingénieur agronome et oenologue, spécialiste de biodynamique. Tous deux expérimentent sur cinq hectares des techniques biodynamiques avec labour à cheval, bannissement des produits phytosanitaires classiques et lutte contre les maladies de la vigne.
Latour et la crise
L'actionnaire a imprimé sa personnalité sur la stratégie commerciale. C'est affirmer la nécessité de toujours s'adapter au marché et même de l'anticiper. Dès avril, bien avant les opérations sur le primeur, en connaissant déjà toutes les qualités prometteuses du cru 2008, château Latour avait décidé de proposer son vin en primeur à 110 euros, soit à moins de la moitié de ce que cotaient les primeurs les années précédentes. Le succès de l'opération a été assuré à telle enseigne que des propositions quelques semaines après à 250 euros ont été faites, mais la production avait été entièrement vendue. Cette politique a été suivie, mais plus tard, par d'autres grands crus.
Auteur : François Wolff
http://www.sudouest.com/gironde/actuali ... 43920.html