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Les dégustations de Jacques Dupont

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Ven 24 Juil 2009 15:44

Médoc. Ils sont trois, les Léoville, avec chacun sa personnalité.

Visite à rebrousse-temps chez Poyferré, le plus fougueux.

Comme la plupart des grands crus du Médoc, Léoville prit son envol au XVIIIe siècle. Il y avait à cette époque un seul domaine (contre trois aujourd'hui : Léoville-Barton, Léoville-Las Cases, Léoville-Poyferré). Une puissante famille de parlementaires bordelais, les de Gascq, transforma un petit domaine viticole sans vraie réputation, nommé Mont-Moytié, en Léoville (ou Lionville). Les lions ornent le portail d'entrée du vignoble de Las Cases. Alexandre de Gascq était un physiocrate, un disciple de François Quesnay, pour qui l'agriculture était la base de l'économie. Léoville serait une propriété modèle et la plus importante du Médoc. Il fit planter des cépages nobles dits à petits grains, sans doute le cabernet-sauvignon. Le vignoble fut palissé sur des lattes de pin (aujourd'hui remplacées par le fil de fer). Technique révolutionnaire au temps de Louis XV... A sa mort, Léoville couvrait 120 hectares.

Après, ça se gâte : partages, Révolution, saisie, vente en bien national pour une partie, marasme et crises... Vers 1840, c'en est fini du Léoville unique. Un baron de l'Armagnac, Jean-Marie Poyferré de Cerès, donne son nom à l'un des morceaux de l'ancien domaine. La famille Cuvelier, des négociants en vins à Lille « depuis 1804 », le rachète dans les années 1920.

C'est aujourd'hui Didier Cuvelier, installé en 1979, qui gère la propriété. Depuis, il y a les changements bien visibles : chais et construction d'un bâtiment de réception digne d'un cru classé, car, dans les partages, Poyferré avait un vignoble mais point de château. Et les travaux moins spectaculaires, comme les études de sols, la replantation du domaine avec des cépages adaptés à chaque parcelle, etc.

Chacun des trois Léoville a sa personnalité : Barton, la finesse ; Las Cases, la densité, qui le fait souvent ressembler à un pauillac ; Poyferré, le fruité, les parfums, le bouquet et une grande réussite dans les millésimes de grand soleil. Pourquoi pas un jour, rions un peu, une barrique de Léoville unique, reconstitué ?

Sélection

17-1982 Nez résine, pin, grillé derrière, cigare, bouche souple, douce, un peu passée, très fondue. Pur plaisir.

17-1985 Résine, poivre, viande rôtie, pin, bouche suave, fraîche, bonne acidité, vive, de belles saveurs truffe et fruits cuits sur une structure sans faiblesse. Un des très bons 1985 en Médoc.

16-1986 Nez puissant, peu flatteur, plus pauillac par son austérité que saint-julien, épices, bouche dense, tannique, serrée, moins d'élégance que dans le 1985, mais beaucoup d'allure. La finale est un peu sévère.

15,5-1989 Grillé, truffe, fumé, bouche épicée, saveurs du Sud, long, puissant, anisé comme certains vieux châteauneufs, mais toujours ces finales carrées.

17-1990 Animal, grillé, résine, cèdre, bouche dense, tannique, onctueuse, longue, épicée, rondeur, équilibre, puissant mais fin, dense, large et long, joli vin, bien fruité, assez riche en alcool.

16,5-1995 Truffe, cerise, crayon taillé, fruits noirs, bouche épicée, ronde, souple, gourmande, finale sévère.

15,5/16-1996 Nez de maturité, grillé, fruits noirs, olive noire, bouche vive, fraîche, un peu trop de boisé en finale.

17-1998 Epices, poivre, bouche dense, tanins nobles, épices douces, longueur, finesse, bon équilibre large et long. Très fin.

16,5-2000 Poivre noir, pas très ouvert, bouche puissante, dense, épicée, longue, fraîche, tendue, commence à s'ouvrir, large et long, note résine en finale.

17-2001 Fruits noirs, truffe noire, arabica, bouche dense, souple, élégante, fraîche, longue, chocolatée. Un vin qui a pris de l'ampleur avec le temps.

15,5-2002 Mûre, fruits noirs, bouche ronde, épicée, veloutée, pas la densité de 2001, mais du charme, finale un peu sévère.

15-2003 Fruits noirs, joli nez, bouche puissante, monolithique, sèche en finale, vin totalement refermé.

14,5-2004 Bien fruité, avec un boisé assez marqué, milieu de bouche un peu fuyant, finale relevée.

17,5/18-2005 Fruits rouges et noirs, assez boisé, bouche puissante, fermé, très long, velouté, belle qualité de tanins.

16,5-2006 Epices, fruits noirs, boisé, bouche douce, tendre, fraîche, boisé un peu violent, pas encore digéré.

15,5/16-2007 Fruits noirs, olive, bouche ronde, bien fruitée, souple, charmeur, très joli fruit, bien équilibré.

http://www.lepoint.fr/actualites-vins/2 ... 9/0/363904
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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