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Quand deux grandes dames tutoient le ciel oenologue
27 juin 2009 - FRANCE MASSY - Aucun commentaire
BORDEAUXMaître de Chais de Château d'Yquem, Sandrine Garbay salue les liquoreux de Madeleine Gay, la prêtresse de Provins.
Dorés, onctueux, délicats, les vins liquoreux évoquent des nectars divins. Madeleine Gay et Sandrine Garbay en sont les prêtresses. le nouvelliste
«Ces vins font honneur aux grands liquoreux.» Sandrine Garbay, unique femme Maître de Chais d'un grand cru classé, était en quelque sorte la marraine de la dégustation prestige organisée ce 23 juin par Provins, à Bordeaux, dans le cadre de Vinexpo. Séduite par la palette aromatique «de la truffe et des fruits étonnants», par l'équilibre, «un beau rapport entre les sucres et l'acidité», et par le potentiel de garde des liquoreux de Provins, la jolie oenologue n'a pas hésité à quitter son célèbre Château d'Yquem pour apporter sa caution à Madeleine Gay.
Les blancs séduisent, les rouges déroutent
Une cinquantaine de personnes - professionnels du vin, acheteurs ou journalistes - ont répondu à l'invitation de la coopérative valaisanne. La dégustation a commencé par les rouges. De quoi surprendre les personnes présentes. Non pas par l'inversion des couleurs (généralement, on commence par les blancs) mais par le type de nos vins rouges. Humagne rouge et cornalin en ont dérouté plus d'un.
Si les oenologues ont été emballés, voire élogieux, le public a eu du mal à trouver des repères dans ces cépages insolites. «C'est très surprenant. Je dois avouer que j'ai un peu de mal, je ne retrouve rien d'un vin rouge traditionnel.»
Madeleine Gay ne s'avoue pas surprise par ce verdict. «Difficile en effet de percevoir dans un cornalin ou un humagne rouge la structure et le bouquet donnés par le cabernet sauvignon et le merlot à la plupart des vins du monde. De Californie à l'Afrique du Sud, on est venu chercher les cépages et le savoir-faire bordelais. On retrouve donc presque partout une même palette de goûts. A nous d'améliorer nos cépages autochtones afin de leur apporter une certaine structure, sans céder à la facilité d'en faire des vins pommadés et flatteurs. Il faut arriver à conserver leur personnalité.»