Index du forum ‹ Les rubriques ‹ Histoire du vin et de la vigne... découvrir le vin, l'aborder, s'informer ‹ Histoire de vin

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Il est un grand malheur dans notre beau pays : nous savons presque tout sur tout ...
Donc le français lambda sait comment boire , avec quoi , comme il sait manger , décorer , conduire et j'en passe ...

quand est-il vraiment au sujet du vin ?
Apprenons nous à bien boire ( plutôt qu'à s'ennivrer ) ?
A boire moins mais meilleur ?
Qui , si ce n'est les parents ou les amis , nous dit comment apprendre le vin , le découvrir , l'apprécier ?

Vous allez rétorquer que BDE , comme d'autres sites , sont sur la toile pour cela ...
je vais vous répondre que les X % de l'hexagone qui boivent modérément du vin ne connaissent pas forcément ces sites ...

Ne devrait-on pas , en France , comme ailleurs , éduquer à boire bien , manger bien etc ...

je vais conclure avec ces mots de Renaud Sounalet que je trouve fort justes :

"J’ai fait un rêve…
Et si nous commencions par montrer à nos enfants que le vin est avant tout un produit alimentaire, dont on peut apprécier les qualités et exploiter les bienfaits, tout en se préservant des dangers, au même titre que les matières grasses, le sucre, ou les féculents… Et si nous nous inspirions de certaines recettes qui font la réussite de nos concurrents à l’international, pour communiquer autour de notre modèle de société, faire de la résistance face à une certaine standardisation des codes culturels, en luttant à armes égales. Le modèle français, il faut bien l’admettre un temps ringardisé, retrouverait peut être alors une belle place au soleil…"

jpierre

A vos plumes ......

[BEN]

Personnellement, l'éducation que je donne à mes deux fils (5 et 8 ans) en la matière est basée sur :
- la valorisation du vin : ils ont compris que c'est un sujet important pour moi donc ils s'y intéressent, ils me voient en boire régulièrement mais pas en semaine ou alors exceptionnellement, ce qui dans leur esprit valorise les flacons que j'ouvre. Ils ont compris que le vin rime avec qualité plutôt que quantité, me voient cuisiner avec du vin, et observent avec curiosité le soin que je porte à leur conservation. Ils ont d'ailleurs LEURS bouteilles dans ma cave.
- l'odorat : petit à petit, et cela devient un jeu, je leur fait deviner les aromes du vin, leur montre comment les faire ressortir en agitant le verre. Nous avons d'ailleurs fait une partie de Bacchanales le week end dernier et le petit dernier s'en sort très bien ... cela est également très bon pour leur vocabulaire et c'est sympa d'apprendre en s'amusant, même pour moi
- le goût : c'est une étape que je n'ai pas osé franchir avec eux, d'abord parce qu'ils ne demandent pas à goûter ou alors par défi, mais en rigolant dès que je fais mine de leur avancer mon verre, ensuite parce que je ne veux pas leur faire gouter trop tôt. De toutes façons, ils ont compris que cette étape devait se mériter et ils s'y préparent. Le gôut c'est aussi les sauces à base de vin et les accords. Je m'étonne souvent de leur capacité à retenir certains accords... Ils m'accompagnent volontiers quand je vais choisir une bouteille.
- les visites de vignerons, très important, pour leur inculquer que le vin c'est un produit de la vigne, du travail du vigneron qui exerce un métier où patience, humilité et passion sont les plus grandes vertues. Nous rencontrons régulièrement des vignerons, et je les associe à ces visites, même s'ils décrochent rapidement et vont jouer dans la cour ...

Alors, comme dit souvent un de mes meilleurs amis, je ne sais pas s'ils aimeront le vin, mais si tel est le cas, ils débuteront avec de bien belles bouteilles, ils sauront ce qu'est le vin, comment il est fait, comment il se garde, comment il se déguste... ce que nous avons mis du temps à apprendre; s'ils n'aiment pas, hé bien, mon pote et moi, nous aurons de quoi faire pour nos vieux jours à déguster toutes ces bouteilles dont pas mal de magnum...

[Vincent R.]

Il est parfois effrayant de voir les vins qui se vendent en GD, par pack ou containers plastiques que se partagerons goulument monsieur et madame ou le groupe de jeune qui a acheté ça en plus de quelques bouteilles de Label5 et autres alcools forts de qualité inexistante.

Nous sommes en train de passer de générations où l'on buvait pour boire avec des consommations par habitant assez élevées à une recherche d'un minimum de plaisir avec derrières nous les lobbies qui essayent de faire passer le vin pour le grand Satan.

Éduquer autour de nous, c'est donner une chance à ce pan de notre culture de continuer à se développer

[Sébastien M]

Quant à moi, je pense qu'un des devoirs du passionné est de promulguer la bonne parole au risque parfois de faire le singe savant! Je m'explique, parfois je commence à parler un peu vin avec certains de mes amis(qui ne sont pas comme nous) pour des conseils d'achats, ou plus intéressant les appelations, classements et même cépages pour certains. Je leur explique le peu(énormement pour eux) de choses que je connais sur le sujet parfois je m'égare je pars trop loin (c'est a qu'on peut parfois faire le singe savant), je sais que certains sont plus intéressés que d'autres alors avec les plus motivés je pousse un peu plus les explications, grâce à celà certains d'entre eux s'intéresse d'un peu plus près au vin maintenant. Pour ce qui est de mes enfants, la petite va sur 3 mois donc pour l'instant pas grand chose à lui dire sur le vin. Pour le plus grand qui a 2 ans maintenant, je lui parle de vins et lorsqu'il voit une bouteille il dit papa, ce qui montre qu'il a compris l'importance que ça avait pour moi, et non pas que je suis alcoolique . Pour le plus grand, lorsque que j'achète des grandes bouteilles et que je les filme avant de les descendre à la cave je lui explique d'ou vient le vin, ce qu'il représente, et tout le travail qu'il a fallu pour arriver à ce résultat. Comme il aime les histoires parfois, je lui lis quelques passages d'ouvrages sur le vin très bref biensur pour capter son attention. Enfin, il a le droit de sentir et dit si il aime l'odeur ou pas, il essaie d'ouvrir le nez de son eau avec son verre en plastique( ). D'ici quelques années, il pourra gouter en recrachant à condition d'expliquer son ressenti, et je vais faire comme Ben je vais bientot commencer à leur acheter quelques quilles.

[Stéphane VILLETTE]

Chez moi, ça évolue, gentiment, mais surement !

Un fils de 3 ans (4 ans le 10/08/09), qui depuis tout petit, aime me suivre dans la cave, dans la cuisine (ça semble le passionner) et qui a compris que le fruit qui permettait de faire le vin était le raisin. Il a bien compris aussi qu'il y avait un quota de bouteilles, qui lui étaient réservées. Il me demande d'ailleurs desquelles il s'agit ! Histoire de s'assurer que je ne lui bois pas !
Il prend donc du plaisir à sentir systématiquement mes vins et je lui autorise, à tremper le petit doigt pour goûter de temps en temps. Il réagit plutôt positivement, puisque dernièrement, il me disait trouver que mon saint Joseph blanc sentait l'abricot. Pour les rouges, c'est souvent la fraise qui revient !
Pour ce qui est de l'éducation, puisque c'est le sujet dont parlait Jean-Pierre ! Éduquer nos enfants c'est bien, mais éduquer un plus large publique c'est mieux ! Au risque d'être invité à un repas, un jeudi soir, dont je serais "le con", je ne manque jamais une occasion de réponde avec précision, aux questions que l'on me pose sur le sujet !
Bien sur, ça peu paraitre trop, mais trop, c'est mieux que pas assez ??

Voilà ma façon de faire !

@micalement.

Stéphane.

[Vincent R.]

Est on capable d'apprendre si jeune?
Doit on apprendre si jeune pour espérer déguster correctement plus tard?
Comment passer ensuite le cap de l'adolescence et le rejet de l'image parentale?

Voilà quelques questions que je me pose avant de pousser tout doucement les enfants à suivre mon intérêt pour le vin.

Le vrai problème commence pour moi à l'adolescence, age où il est plus valorisant de montrer que l'on peut prendre une cuite 10 fois plus vite que n'importe lequel des petits copains de la classe...
C'est aux abords de cette tranche d'age qu'il faut à mon avis attaquer l'éducation.
Si le jeune y trouve un intérêt, il aura devant lui suffisamment de temps pour se faire le nez et parfois un brin de palais et devrait éviter (ou au moins avoir les armes pour éviter...) les joutes d'alcoolisation de nos jeunes au lycée quand ce n'est pas plus tôt.