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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Le vignoble girondin vient de subir le troisième orage de grêle en l’espace de deux semaines.
Après les orages très violents des 11 et 12 mai, qui ont touché plusieurs milliers d’hectares de vignes, la grêle est à nouveau tombé le 25 mai, sur l’Entre deux Mers cette fois.
On compte depuis le début du mois plus de 12.000 hectares de vignes concernés et parfois détruits par les intempéries .

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Tous au chevet de leurs vignes

Pour les viticulteurs de Menetou ( Berry ) dont les vignes ont été ravagées par la grêle lundi, l'espoir est revenu après un fort moment de désespoir.

Juste à l'entrée de Menetou, les vignes du domaine familial Teiller sont à terre. Les grêlons tombés drus lundi soir ont coupé en deux les tiges alors que la floraison approchait, anéantissant une grande partie de la récolte 2009 située sur l'ouest de l'appellation. « Sur un pied, il reste une grappe alors qu'on devrait en avoir une dizaine. Les dégâts sont importants mais on ne peut pas savoir. La nature est parfois bizarre. Est-ce que la vigne va nécroser ? Est-ce qu'elle va reprendre ? », s'interroge le viticulteur Olivier Luneau qui voit déjà des bourgeons latents en train de reprendre vie.

Faire confiance à la nature

Quoi faire face à un tel désastre ? « Il n'y a rien à faire. Il faut laisser la nature cicatriser les plaies, il faut lui faire confiance. On va continuer à travailler, on va recommencer un cycle, accoler la vigne comme s'il y avait une vendange car la vigne va remettre des branches, refaire un cycle végétatif, remettre des bois », explique t-il.

Pourtant, la récolte 2009 est plus que compromise : « on aura quelques grappes. Cette année, on n'aura certainement pas de récolte normale. On est touché pour deux ans mais on travaille pour que la vigne se remette, pour les autres années », confie le jeune viticulteur qui a conservé tous ses employés.

Cet après-midi, la question de la taille de la vigne se posait, avec des divergences d'un viticulteur à l'autre. « Je pense qu'on va devoir adopter un mode de taille différent cep par cep », souligne t-il. Avec la catastrophe qui vient profondément ternir le cinquantième anniversaire de l'appellation Menetou, une profonde solidarité a joué, dès lundi soir, entre les viticulteurs. « On s'appelle, on demande des conseils aux anciens et on se serre les coudes ».

Estelle Bardelot
http://www.leberry.fr/editions_locales/ ... EBRQ-.html