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[Jean-Pierre NIEUDAN]

A 82 ans, Pierre Castel est tous les jours à la direction opérationnelle de son groupe fondé il y a juste soixante ans : c'était le 29 avril 1949. Résident en Suisse, passant des week-ends au château Barreyres (Margaux) et voyageant en avion privé, ce natif de Berson (Nord-Gironde) a construit depuis, avec ses frères et soeurs, un empire. Une réussite rare pour ce fils d'immigrés espagnols de Huesca qui a arrêté l'école à 12 ans.

Le groupe Castel est historiquement assis sur deux piliers : la bière (surtout en Afrique) et le vin. Rentré également plus tard dans le secteur des eaux (Cristalline...), l'homme l'a revendu l'an dernier, pour 860 millions d'euros. Et ce juste avant que cette activité ne connaisse, en général dans l'Hexagone, un vrai trou d'air. Un flair légendaire pour les affaires qui lui a aussi fait vendre une chaîne de cavistes en Angleterre... juste avant la crise débutant l'an passé.

Un chai de 40 000 barriques

Castel est donc aujourd'hui le principal opérateur français dans le monde du vin, talonné par le groupe alsacien Grands Chais de France. Une branche vin, dont le siège est à Blanquefort, tout près de Bordeaux, et qui a réalisé en 2007 un peu plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Et ce à 35 % dans les AOC, 40 % dans le vin de table et 20 % dans les vins de pays (5 % autres).

Cette branche vin, qui pèse moins que celle de la bière, emploi 3 430 collaborateurs. En 2007, Castel a vendu l'équivalent de 579 millions de bouteilles de vin. À titre de comparaison, l'ensemble du vignoble bordelais en commercialise annuellement entre 750 et 800 millions. Castel est surtout connu pour ses marques de vin de négoce, très présentes dans la grande distribution, avec en tête Roche Mazet (vin de pays d'Oc) écoulé à 20 millions de bouteilles. Mais il y a aussi des bordeaux comme Baron de Lestac (10 millions de bouteilles) ou Malesan (près de 5 millions). Pour élever ces marques, Castel possède à Blanquefort le plus grand chai à barriques d'Europe : une cathédrale impressionnante de 40 000 fûts rangés sur sept niveaux.

L'entreprise, qui possède aussi 18 propriétés en France, dont 14 à Bordeaux (châteaux Barreyres, d'Arcins, Ferrande, Tour Prignac...), veut aussi développer cette activité plus haut de gamme. Le groupe compte sept sites d'embouteillage dans l'hexagone et une petite winery à Jurançon (64).


CESAR COMPADRE
http://www.sudouest.com

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Pierre Castel, le leader du vin en France, fait le point sur les sujets d'actualité alors que son groupe, qui célèbre ses 60 ans, met les bouchées doubles à l'étranger

Pierre Castel. Les affaires sont difficiles en France et les relais de croissance sont surtout hors de nos frontières. En 2008, avec la crise mondiale, notre activité sera en recul. Le vin dans la restauration française est en chute de 20 %. Heureusement, nos marques de négoce, qui sont des repères forts pour les consommateurs, résistent bien sur les linéaires hexagonaux. Comme je l'ai fait toute ma vie, depuis soixante ans que je suis dans le vin et dans la bière, je dois m'adapter.

Où sont vos priorités sur les marchés d'exportation ?

Clairement en Chine et en Russie. Nous avons à Shanghai une structure légère travaillant avec cinq distributeurs. Avec 10 à 12 millions de bouteilles que nous pensons vendre là-bas en 2009, la Chine deviendra notre premier marché à l'exportation. Grandes surfaces, restaurants, bars de nuit... Tous les créneaux sont à travailler. En Russie, c'est différent, puisque nous avons à côté de Moscou notre propre centre d'embouteillage d'une capacité de 300 000 bouteilles par jour. Nous y employons 60 personnes. Les autorités mettent de l'ordre et le marché se développe. Par contre, je ne crois pas du tout à l'Inde. Je pratique ses hommes d'affaires sur les marchés africains de la bière et je n'ai pas envie d'aller plus loin avec eux...

Et les autres pays ?

Notre principal marché export est l'Angleterre, mais le pays s'est écroulé depuis des mois. À Londres, c'est une catastrophe. Les Pays-Bas, notre deuxième client, sont un marché de prix où il est dur de progresser. Le Japon, où nous sommes depuis quinze ans, avec 15 collaborateurs, est un marché mature. Par contre, nous n'avons jamais été présents aux États-Unis. Côté vignobles, nous avons 1 400 hectares au Maroc (Meknès) et 200 en Tunisie. Ils approvisionnent nos deux marques de vin étranger leaders dans l'Hexagone : Boulaouane (4 millions de bouteilles) et Sidi Brahim (3 millions). Je viens même de planter un petit vignoble en Éthiopie, mais c'est le président qui me l'a demandé... D'une manière générale, le plus dur n'est pas d'avoir des vignobles, c'est de vendre des bouteilles...

Cela veut-il dire que vous n'investissez plus en France ?

Non, pas du tout. Je viens de réaliser un investissement historique dans le Val de Loire : 30 millions d'euros à La Chapelle-Heulin, au coeur du Muscadet, pour construire un centre technique, avec huit chaînes d'embouteillage (dont cinq en bag-in-box) pour une capacité de 200 millions de bouteilles par an. Plus qu'ici à Blanquefort. On y réunit là-bas 150 personnes, suite à deux acquisitions récentes (Sautejeau-Bauquin et Friedrich).

Êtes-vous prêt à acquérir d'autres activités de négoce ?

Oui, je suis prêt à étudier toutes les opportunités. Notre secteur va encore se concentrer. J'ai acheté l'an passé une affaire à Bordeaux (Oenoalliance) bien placée dans les MDD (marques de distributeurs). Ce qui était complémentaire pour nous. Nous avons de la trésorerie mais je veux payer le bon prix. On a eu trop tendance dans le monde du vin à tout surpayer ces dernières années. Maintenant, c'est fini.

À quoi faites-vous allusion ?

À une autre activité, mais elle est d'actualité : la vente des grands vins. Bordeaux est allé beaucoup trop loin dans les hausses de prix ! Au-delà de 50 euros la bouteille, prix négoce de place, c'est-à-dire le double prix consommateur, ce n'est plus raisonnable. Jamais je n'achèterai une bouteille à ce prix-là.

C'est vrai aussi pour les champagnes. Les grands vins ne redémarreront pas sans dommages après ces excès. Dans les 530 magasins Nicolas, chaîne dont nous sommes propriétaires, nous ne vendons plus une bouteille de grand vin.

Quelle est votre avis sur un autre sujet d'actualité, le coupage blanc-rouge pour faire du rosé ?

Aucun intérêt. Je ne suis pas preneur. Notre groupe est très présent en Provence et l'avenir est aux vrais rosés.

À 82 ans, comment voyez-vous votre succession ?

Ne vous inquiétez pas, tout est prêt. La famille a cinq branches et certains membres travaillent déjà dans le groupe. Mais point trop n'en faut pour que ça tourne bien.

D'ailleurs, il n'est pas dit qu'un Castel me succède forcément.

César Compadre
http://www.sudouest.com

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Castel : bouché double à Vinexpo pour ses 60 ans

(Drinks Media Wire). Comme à chaque Vinexpo, Castel, entreprise familiale N° 1 des vins Français dans le monde, animera la présentation de ses marques, ses Châteaux et ses nouveautés sur son stand (BD 270) de façon originale pour ses clients venus du monde entier avec comme singularité cette année, l’anniversaire des 60 ans d’activité de Castel.

La branche vin du groupe produit et commercialise plus de 580 millions de bouteilles à travers le monde pour un chiffre d’affaire supérieur à 1 milliard d’euros. Il est le 3ème groupe mondial en terme de volume et possède plus de 5000 références vins à son actif. Présent dans plus de 12 pays, Castel a toujours privilégié une stratégie internationale permettant de développer ses marchés et conquérir de nouvelles cibles consommateurs. L’exemple de l’implantation de Castel en Chine ou encore en Russie qui sont des marchés très prometteurs, démontre la capacité de l’entreprise à s’adapter rapidement en proposant des produits en corrélation avec les attentes consommateurs.

Ses marques, une vingtaine des plus importantes en France et à travers le monde (Famille Castel, Baron de Lestac, Roche Mazet, Vieux Papes…) offriront sur le stand des cadeaux, des échantillons et de la documentation spécifique remis à l’intérieur des désormais célèbres sacs Castel distribués tout au long du salon par des hôtesses attitrées.

Au-delà des dégustations professionnelles, pour marquer son attachement à la convivialité autour des vins Français, et faire honneur à son métier de partenaire de la restauration française (20 % de l’activité nationale), le stand Castel offrira sur invitation et réservation à ses clients et futurs clients, une restauration gastronomique alliant mets et vins. Ainsi les 18 Châteaux, propriétés de Castel (du Bordelais, Val de Loire, Languedoc Roussillon, et Provence) seront idéalement dégustés.

Chaque jour lors de ces déjeuners dégustations gastronomiques, près de 250 clients du monde entier seront accueillis dans les meilleures conditions, sur la mezzanine du stand Castel, transformée pour l’occasion en restaurant comprenant, service nappé et une gamme de 3 plats renouvelés chaque jour (entrée, plat, dessert).

Autant d’animations et d’événements qui marqueront dignement les 60 ans du Groupe Castel.

Contacts presse: Muriel Nicolas et Anne Vampouille - Agence Opha
01 56 77 14 14 – contact@opha.fr