Le goût des vins
Depuis cette année, Céline Dupuis est la première femme à faire partie de la commission de dégustation des vins de Mont-sur-Rolle, créée il y a près de quarante ans. La jeune femme n'en est pas à sa première expérience, puisque l'Association des producteurs de plant robert l'avait déjà intégrée dans son groupe de dégustateurs.
Un métier qui s'ouvre aux femmes
Longtemps réservée à la gent masculine, la dégustation des vins s'ouvre de plus en plus aux femmes dont les qualités en la matière ne sont pas contestées. Céline Dupuis est l'une d'entre elles. La jeune femme dit apprécier l'expérience. Non seulement, sa formation d'œnologue lui fournit les qualifications nécessaires, mais elle aime découvrir de nouveaux crus qu'elle sait apprécier à leur juste valeur. «Pour le plant robert, l'association souhaitait avoir en son sein quelqu'un de l'extérieur et qui avait une vision différente de ceux qui ont de nombreuses occasions de déguster des vins», explique la jeune œnologue. Car Céline n'exerce plus directement sa profession. Depuis la naissance d'Amélie, elle se consacre à sa famille.
Mais elle est toujours dans le milieu, puisque Christophe, son mari, est vigneron au château de Châtagneréaz, domaine de 14 hectares en appellation Mont-sur-Rolle appartenant à la Maison Schenk. Début mars, elle a participé à sa première séance dans le cadre de la commission de dégustation du Caveau des vignerons de Mont-sur-Rolle. Les membres, au nombre de sept, ont pour rôle de déter- miner quels vins pourront être vendus au caveau en fonction de critères qualitatifs stricts. «Nous avons dégusté 21 vins sur la base de critères prédéfinis. Les chasselas, qui représentent la majorité des vins présentés, sont plus délicats à déguster. Ils sont de qualité de plus en plus homogène, mais les défauts sont plus rapidement détectables.»
La vie au château
Contrairement à son mari, Céline n'est pas issue d'une famille vigneronne. Jusqu'à l'âge de 15 ans, elle habitait dans la Broye, puis ensuite à Corbeyrier, au-dessus d'Yvorne, une région viticole. «J'ai eu envie de faire ce métier parce qu'il correspondait à mon idéal de vie: vivre et travailler en famille. Ce qui m'a aussi attiré dans cette profession, c'est de faire le travail depuis le début, à la vigne, jusqu'au produit fini.»
Depuis qu'elle est au château de Châtagneréaz, Céline donne des coups de main occasionnels. Quelques heures par-ci par-là lors des travaux de feuilles: «Pour l'instant, avec les enfants, je ne peux pas y aller souvent et ça me manque un peu». Par contre, elle accueille les clients ou les groupes pour une dégustation. «Ils apprécient d'être reçus par quelqu'un qui connaît le métier.» Et ils apprécient certainement aussi le vin du château auquel la jeune œnologue trouve un arôme de tilleul avec une pointe d'agrume, ainsi que d'amande amère en fin de bouche et un carbonique assez fin.
Chantal maurer
agrihebdo