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Cette semaine à Bordeaux : les dégustations Primeur

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Jeu 2 Avr 2009 19:44

Chaque année, début avril, le grand bal des primeurs s’ouvre aux dégustateurs du monde entier, venus jauger la qualité d’un millésime à peine né. Un exercice à la fois craint et attendu, qui place le curseur prix là où ça fait mal, mais pas toujours. Tout dépend du verdict des pros. Et ils sont pas dupes non plus de cette petite comédie humaine qui se joue à huis clos à l’abri des chais. Journal de bord de notre envoyée spéciale.

Malgré les craintes des professionnels de Bordeaux, ils sont bien là. Qui ? Les grands dégustateurs, les journalistes et … les acheteurs. Au total, 4500 inscrits (à peine moins que l’année dernière), issus de 36 pays. Une mécanique parfaitement rôdée, organisée au détail près par l’Union des Grands Crus*. Pourtant, à bien y regarder, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Il existe en effet deux cas de figure ; si vous êtes négociant, courtier ou distributeur, vous dégustez sur trois jours dans les sept châteaux ouverts pour l’occasion, regroupant les vins d’une même appellation. Un service courtois, qui a le mérite de permettre aux intervenants de mesurer rapidement la qualité globale du millésime sur une palette de grands crus. Un procédé parfaitement huilé, qui permet aux plus endurants – et il en existe chez iDealwine ! - de faire le tour de l’ensemble des appellations en une seule journée.

Les journalistes … et les autres

Si vous êtes journaliste, en revanche, vous avez droit aux faveurs et aux soins des châtelains, déjeunant avec untel, soupant avec un deuxième, nuitant avec votre hôte de la semaine dans l’une des belles demeures du Médoc ou de Saint-Emilion. Tables rondes (de dégustation), nappes blanches et service impeccable à la demande. C’est diablement bien rodé, mené tambour battant, avec chauffeur ad hoc, mon capitaine, et champagne au bout de l’effort. On en oublierait presque que l’on est à Bordeaux…

Car le journaliste étant un animal apprivoisable, on le ménage et on le meut avec déférence et amabilité, par petits groupes.
Exemple : le groupe 1. On y trouve pêle-mêle du Japonais, du Britannique, de l'Allemand, du Flamand, du Hong-Kongais et la french touch représentée par Michel Bettane et quelques acolytes. Le lundi, top départ à 14h00, plein sud, Sauternes et Barsac. Une trentaine d’échantillons où se mêlent crus classés et breuvages moins appétant. Puis on file vers le saint des saints : Yquem nous attend ! Château de princesse, créneaux et pelouse impeccable. Les ors et la majesté sont à la hauteur du mythe, sublime de perfection encore une fois. Le soir, somptueux dîner au château Pontet Canet, à Pauillac. Discours de circonstance de la présidente de l’UGC, Sylvie Cazes, qui nous dit que tout va très bien, Madame … etc. On reconnaît l’air, on fait mine d’acquiescer. Le lendemain matin, rebelote pour Moulis, Listrac, Margaux et quelques médocs, dans la fraîcheur du cuvier du château Poujeaux. Deux petites heures de dégustation consciencieuse et l’affaire est réglée. On déjeune en petit comité avec Philippe Cuvelier (propriétaire de Poujeaux et de Clos Fourtet), mais aussi Nicolas Thienpont (Pavie-Macquin, Berliquet) et Jean Philippon (Fourcas Dupré). Tout cela est bien urbain, extrêmement sympathique même, puisque l’on peut échanger librement avec les heureux propriétaires (et pour les plus acharnés, boucler quelques interviews). Et cela continue comme cela toute la semaine ; les après-midi offrant l’opportunité de goûter chaque cru de son choix, surtout les premiers, mais sur rendez-vous… Jeudi après-midi, relâche pour tout le monde, on pose son palais et on est tout ouïe pour la conférence de Denis Dubourdieu, un des temps fort de la semaine. Ce fin connaisseur du terroir bordelais y détaille les conditions climatiques qui ont prévalu à la naissance du millésime. Un grand moment. Enfin vendredi 15h00, fin des hostilités, après le déjeuner de clôture. Chacun se disperse, rejoint son port d’attache. Le networking a bien fonctionné, on repart content et on se dit à l’année prochaine….

Et les prix dans tout ça ? Officiellement, on n’est pas là pour en parler. Pas encore.

Véronique Raisin
http://www.idealwine.com
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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