La Chine, entrée en 2008 dans le club des dix plus gros consommateurs de vin au monde, représente les espoirs de nombreux viticulteurs frappés par la crise économique.
A Shanghai la cosmopolite, les bars à vins et les magasins spécialisés ont fleuri ces dernières années et font désormais partie du paysage.
"Ils sont de plus en plus nombreux à venir, surtout après le dîner entre amis", note Marc-Antoine Malia, responsable français de la petite chaîne de bars à vins Enoteca, implantée à Shanghai et à Pékin.
Le vin n'est plus une bizarrerie d'expatriés, mais s'est imposé sur les tables, bénéficiant d'une image favorable auprès des classes moyennes.
"La Chine est entrée en 2008 dans les dix premiers consommateurs de vin et devrait se classer au septième rang d'ici 2012", a expliqué Xavier de Eizaguirre, président de Vinexpo, lors d'un passage à Shanghai pour promouvoir le plus grand salon international du vin et des spiritueux.
Les attentes des producteurs mondiaux vis-à -vis du marché chinois sont de plus en plus fortes, car la crise se fait sentir dans les pays développés.
"Il n'y a pas énormément de marchés émergents avec un potentiel comme celui de la Chine", a souligné Xavier de Eizaguirre.
"C'est un énorme réservoir, couplé à une production en croissance. Elle porte l'espoir de beaucoup d'exportateurs étrangers", ajoute-t-il.
Pour Alain Castel, directeur général du groupe Castel, premier français et troisième mondial en volume, le marché chinois est "une alternative non négligeable" à la crise.
"Il est en pleine expansion, il progresse de manière très importante. Nous avons connu une progression de 300% entre le premier trimestre 2008 et le premier trimestre 2009", a-t-il souligné lors d'une visite à Pékin.
Pour 2009, le groupe espère écouler "12 millions de bouteilles", a-t-il dit.
En 2007, les Chinois ont bu plus de 800 millions de bouteilles de vins, selon une étude de l'institut britannique International Wine and Spirit Record (IWSR) commandée par Vinexpo.
Selon ce rapport, entre 2003 et 2007, la consommation de vin en Chine a bondi de 61%, et elle devrait encore progresser de 36% d'ici 2012.
"Cela va bien au-delà des prévisions les plus optimistes", dit Xavier de Eizaguirre.
Et les perspectives restent alléchantes puisque les Chinois ne consomment que 0,6 litre de vin par an chacun, contre 2,9 litres à Hong Kong.
Le vin rouge reste le grand favori des papilles chinoises, mais perd un peu de terrain au profit des blancs, des vins pétillants et même du rosé.
Et les consommateurs sont de plus en plus avides de découvertes.
"Les Chinois voyagent de plus en plus et sont prêts à essayer de nouveaux vins", observe Vance Yeang, sommelier à la Napa Wine Residence, un restaurant-bar qui propose des casiers pour les particuliers dans sa cave souterraine en plein centre de Shanghai.
"La clientèle s'éloigne de plus en plus du bordeaux", note Matthieu Magery, l'autre responsable français d'Enoteca.
Le vin français est longtemps resté un classique pour les consommateurs peu avertis qui s'en remettaient à sa renommée.
Zhou Shichen, directeur de Ruby Red, qui importe et distribue du vin en Chine, remarque que "les vins australiens marchent également très bien grâce à leurs bouteilles attractives et à leur politique de marque, qui est plus claire à comprendre".
Mais la conquête du marché reste difficile.
La promotion des vins étrangers se heurte déjà au succès croissant des vins chinois: en 2008, 90% des vins bus en Chine étaient des vins locaux et le pays pourrait bientôt devenir un des dix premiers producteurs mondiaux.
Source : http://www.agrisalon.com