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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Depuis samedi, place à la dégustation des meilleurs vins de France. Étape à La tour du Ferré de Vallet.
André l'Alsacien et Andrée la Bordelaise ont choisi Nantes pour vivre leurs vieux jours. Voyageurs devant l'éternel, ce couple de camping-caristes, qui habitait jusque-là dans l'Orléanais, avait pourtant bien le choix dans cette douce France qu'ils ont arpenté dans tous les sens. Ce samedi midi, place Viarme, ils goûtent un vin du cru, un muscadet sur lie de 2007 signé Philippe et Françoise Douillard. Alors ? « Il est gouleyant, très agréable en bouche. C'est un vin qui se laisse boire », commente André. Et, pour tout dire, « il est 'suffique' ! ». Comment ? « Suffique ». Et ça s'écrit ? « Ça ne s'écrit pas, ça se dit ». Un mot venu d'Alsace qui se traduit par « très bon ». « Pour un Alsacien, c'est un vrai compliment », ajoute son épouse Andrée. Le contraire de « suffique » aurait été « puprix » (pas bon) qui, lui non plus ne s'écrit pas. Pas grave, la langue n'a pas toujours besoin de s'orthographier.

Depuis 1907

Ce muscadet a cependant souffert avant de s'épanouir dans un verre. « On a perdu 68 % de notre récolte habituelle à cause du gel cette année », explique Françoise Douillard, qui tient le stand tandis que son mari travaille à la vigne. La Tour du Ferré, le domaine des Douillard, s'étend sur 19 hectares en pays de Vallet. « C'est la quatrième génération de vignerons. Le domaine existe depuis 1907, nous y sommes depuis vingt-cinq ans ». Annuellement, en fonction des aléas du temps, ils produisent entre 30 000 et 50 000 bouteilles.

Découvrir l'abouriou

« On a appris à le connaître et on le boit de façon courante », poursuit Andrée la Bordelaise. « Avec des crevettes, ça se boit facilement. Certains vins vont vous 'plomber'. Vous buvez un médoc par exemple, c'est bon mais après, on somnole. Alors qu'avec la petite bouteille de muscadet, c'est différent, c'est un vin familial qu'on ouvre quand un copain arrive. À condition de ne pas en abuser ». André et Andrée, qui ont vécu deux ans au camping du Petit-Port avant de s'installer définitivement à Nantes en octobre dernier, auront désormais tout le temps d'apprécier la route du muscadet en vignoble nantais. Nul doute qu'ils feront à nouveau étape à la Tour du Ferré, dont l'un de leurs cépages, de raisins rouges cette fois, a pour nom l'abouriou. Un vin « léger, avec une petite puissance derrière ». Dixit un Alsacien.

Près de 65 producteurs de vins, fromages, saucissons, nougats au miel. Place Viarme ce 15 mars, de 9 à 19 h.

Stéphane Pajot http://www.presseocean.fr