Roselyne Bachelot s'est prononcée aujourd'hui pour autoriser la publicité pour l'alcool sur internet. Une modification de la loi Evin mettrait ainsi au même niveau internet avec la presse écrite et la radio. Il y aura bien sûr quelques restrictions d'usage à la publicité de l'alcool en ligne, en particulier au niveau des sites destinés aux jeunes et au sport.
Un site dédié à la bière, Toutes les bières, estime que cette prise de position est plutôt positive : "Notre communauté s'intéresse de près à ce sujet, étant donnée que nous sommes directement visés par la loi au niveau de la publicité sur l'alcool. Notre sujet principal est la bière, boisson alcoolisée. Les sujets abordés sont toujours sur le fils du rasoir, étant donnée qu'on ne connait pas vraiment la limite entre dégustation et promotion d'un produit. Sommes-nous sous le coup de la loi Evin, ou pas ?" .
Cette réflexion est valable pour tout site de vente de vin, les sites de vignerons. On se souvient d'ailleurs du cas Heineken, qui avait été condamné le 13 février 2008 pour avoir mis en place une campagne publicitaire sur son site Heineken.fr. Cette campagne avait été jugée contraire à la loi Evin datant de 1991 : la publicité sur l'alcool est explicitement autorisée sur certains médias comme la presse écrite, la télévision ou la radio. Et ce qui n'est pas autorisé est donc interdit. C'est le cas d'Internet.
Il faut dire qu'en 1991, le média internet n'était pas aussi développé qu'aujourd'hui. Internet est aujourd'hui un média incontournable, et il est donc nécessaire de remettre les pendules à l'heure de la loi Evin. Certains sénateurs avaient déposé une proposition de loi visant à autoriser la publicité en faveur des boissons alcoolisées sur la Toile. Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, avait indiqué qu'elle voudrait légiférer sur le sujet et modifier la loi Evin.
Toutefois, cette modification connaitra des restrictions logiques, comme une interdiction de publication sur les sites dédiés aux jeunes, au sport, une interdiction de spammer, et interdire les pop-ups.
Roselyne Bachelot suis donc son idée, déjà évoquée en octobre 2008 : "la loi Evin que j'ai votée n'a pas pris en compte Internet, car ce média n'était, à l'époque, pas aussi développé qu'aujourd'hui (...) Les producteurs français s'inquiètent de la grande incertitude juridique qui entoure la vente d'alcool en ligne. Dans le même temps, les sites de vente à l'étranger, eux, prospèrent sans obstacles".
Roselyne Bachelot explique aux députés que "Finalement nous allons mettre internet au même niveau que les médias autorisés, la presse ou les radios, avec les précautions qui s'imposent", ce qui n'est pas incompatible avec la défence par la ministre du volet prévention de l'alcoolisme des jeunes de son texte santé.
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