Aider les viticulteurs à anticiper la "véraison" du raisin grâce à la génomique
Plusieurs méthodes sont utilisées par les viticulteurs pour d'obtenir des fruits aux saveurs plus ou moins concentrées. Si les agriculteurs connaissent ces techniques depuis des générations, la science n'a pu encore expliquer les raisons de leur efficacité. Un projet conjoint de Génome Colombie-Britannique et de Genoma España d'Espagne vise à utiliser la génomique pour élucider certains des mystères antiques liés à la culture du raisin qui sert à la fabrication du vin.
M. Steven Lund, de l'Université de Colombie-Britannique (UBC), dirige le projet en collaboration avec MM. Jörg Bohlmann (également de UBC) et José Martinez-Zapater, de l'Université autonome de Madrid. "L'environnement, tant naturel qu'artificiel, a un effet sur la récolte, explique M. Lund, et la composition génétique du raisin réagit aux fluctuations qui surviennent dans l'environnement tout au long d'une saison." En séquençant les gènes du raisin, les chercheurs espèrent en apprendre plus sur ces réactions, en particulier sur le mûrissement et la qualité des fruits.
En effet le processus de mûrissement du grain de raisin est encore très méconnu des scientifiques. Les grains de raisins restent petits pendant plusieurs semaines puis, soudainement et en quelques jours se mettent à grossir et acquièrent leurs couleurs et leurs saveurs. Ce phénomène est communément souvent appelé la "véraison". Pendant ces quelques jours déterminants, les sucres se concentrent, les acides s'atténuent, les composés des saveurs et des arômes se synthétisent et les raisins acquièrent leur pigment rouge. C'est un équilibre de tous ces phénomènes qui détermine la qualité du raisin. Le viticulteur doit décider du moment propice pour effectuer la récolte, soit celui où l'équilibre est parfait. C'est là une tâche difficile pour les viticulteurs parce que rien ne leur indique que la transformation est sur le point de se produire.
M. Lund espère qu'en comprenant l'empreinte génétique, les viticulteurs seront davantage en mesure de déceler, de diriger et de surveiller le début du mûrissement, même avant qu'il ne se voie dans les raisins mêmes. Les viticulteurs pourraient en tirer grandement profit parce qu'ils pourraient synchroniser une maturation plus précoce et peut-être produire des vins d'une excellence plus constante.
M. Lund pense que l'un des résultats tangibles du projet de recherche pourrait être des outils portables que les viticulteurs auraient avec eux dans le vignoble. Ces outils leur permettraient d'obtenir des renseignements nécessaires et notamment de déceler la présence des protéines clés.
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