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[Sébastien M]

Les producteurs girondins sont fixés! La filière des vins de bordeaux émet 200 000 tonnes en équivalent carbone(equiC). Ce chiffre résulte des données du bilan carbone lancé il y a six mois par le Comité Interprofessionnel des Vins de Borbeaux(CIVB). "Ces travaux ont mobilisé l'ensemble des intervenants, explique Laurent Charlier, chargé d'études au service technique du CIVB. Un comité de pilotage a regroupé les représentants de la viticulture, du négoce des caves coopératives mais aussi des fournisseurs et des organismes de recherche. " Suivant la méthode de l'Ademe, le bilan carbone indique l'émission des gazs à effet de serre(GES) générées par les activités directes et indirectes de la filière des vins de bordeaux. Au final, les données collectées sont converties et collectées en equiC pour atteindre un total de 200 000 tonnes. Ce chiffre correspondrait, selon les experts, à l'émission d'une aglomération de 80 000 habitants. Au delà du résultat, cette étude a surtout permis aux professionnels de mieux identifier les principaux postes d'émission de GES. Arrivent en tête des matériaux entrants (produits phytosanitaires, verres, cartons) avec 85 000 tonnes équiC. Le verre émet à lui seul près de la moitié de ces volumes " L'allégement de 10% d'une bouteille permettrait de diminuer de 2 a 3% les rejets de CO2 " précise Laurent Charlier. Viennent ensuite les postes du fret, des déplacements des personnes ou encore l'énergie nécessaire pour la viticulture et l'oenologie. " Grâce à ces travaux, nous connaissons mieux l'impact qu'occasionne notre activité sur l'environnement, souligne Laurent Charlier. Elle nous aide à mieux appréhender notre dépendance à l'énergie fossile." Les responsables girondins ne veulent pas s'arrêter sur ce constat. Fin novembre 2008, ils ont annoncé leur volonté de réduire les émissions de 30 000 tonnes d'ici à 5 ans et, conformément à la décison prise lors du grenelle de l'environnement, atteindre une réduction de 75% d'ici à 2050. " Un objectif qui peu paraître ambitieux, conclut Laurent Charleir. Il reste néanmoins réalisable car les pistes d'améliorations sont nombreuses, aussi bien dans l'industrie du verre qu'au niveau de la filière avec la réduction des produits entrants par exemple." Selon une enquête BVA réalisée pour le CIVB, près de 69% des vignerons accueillent positivement l'initiative du bilan Carbone. A chacun des acteurs bordelais de se mobiliser individuellement pour atteindre ses objectifs. La tâche est grande...

Répartition par poste :
Matériaux entrants : 43%
Fret : 18% dont 75% pour le transport routier
Déplacement des personnes : 12%
Energie viticulture : 10%
Immobilisations : 8%
Energie hors viticulture : 5%
Autres : 4%


Source : Rayons Boissons N°170 (Janvier 2009)