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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Le Deutsches Weininstitut a lancé une stratégie de communication ambitieuse pour conforter la progression des ventes de vins allemands. Des expositions et un spot diffusé dans les cinémas présentent le vin comme un élément culturel faisant partie intégrante d’un art de vivre moderne.

Le chiffre d’affaires des exportations viticoles allemandes a bondi de 43% depuis 2000, selon le Deutsches Weininstitut (DWI) et les États-Unis sont devenus le premier marché export des vins allemands, surtout grâce au succès des rieslings. Les ventes de vins allemands ont également nettement progressé sur le marché intérieur.

Le DWI n’entend pas relâcher ses efforts pour peaufiner l’image des vins allemands. “Les amateurs de vins en Allemagne comme à l’étranger doivent savoir que les vins allemands figurent parmi les plus fins au monde et sont uniques”, souligne Monika Reule, directrice du DWI. L’organisme de promotion de la filière vin veut “renforcer l’image des vins allemands comme des productions de haute qualité” et cible en Allemagne les consommateurs cultivant un certain “style de vie”, par le biais de la gastronomie ou des médias.

Cet automne à Berlin une vaste exposition, WeinSensorium, a permis au grand public de mieux découvrir les vins allemands sous l’angle des cinq sens. Un spot publicitaire a aussi été diffusé dans les cinémas montrant un jeune couple dans un jardin dégustant avec un plaisir manifeste un vin rouge et un vin blanc, le tout sur un fond musical enlevé et une jolie lumière. Pour le DWI, les vins d’Allemagne doivent être présentés “comme une part de la culture nationale et d’un art de vivre moderne”, lié au plaisir et la joie de vivre. Une communication décomplexée qui a pour objectifs de rendre les vins allemands encore plus populaires dans leur pays. La chancelière Angela Merkel elle-même a confié son goût pour les vins nationaux et déclaré qu’elle en buvait avec plaisir.

En partenariat avec l’office du tourisme et la Lufthansa

Le DWI a également étendu son plan de communication à des partenariats avec l’Office central allemand du tourisme et la Lufthansa. Des voyages de presse ont aussi été organisés, notamment en Franconie, une région viticole du nord de la Bavière où le vin fait effectivement partie depuis longtemps de la culture locale. Connue pour ses églises et châteaux baroques de la “Route romantique”, la Franconie produit des vins réputés et a beaucoup développé l’œnotourisme. Plus que dans d’autres régions allemandes, le vin y est ressenti comme une part de l’identité régionale. Chaque commune viticole élit sa “weinprinzessin” (princesse du vin) et les fêtes du vin y sont nombreuses et populaires, y compris parmi les jeunes.
“A Wurzbürg (120 000 habitants, 8 000 étudiants), la fête du vin en juin est pleine de monde. Les jeunes de 18 à 25 ans y viennent en masse comme s’il s’agissait d’une discothèque, explique Florian Brunn, 28 ans, étudiant et guide. Il y a encore dix ans, les fêtes du vin étaient un peu ringardes, mais plus aujourd’hui.” Les Franconiens boivent plus de vins que de bière en général, et les jeunes adultes n’y font pas exception. “Le vin est branché aujourd’hui, et les jeunes boivent de plus en plus de vins, poursuit Florian. Parmi mes amis, aucun n’est fou de bière et le vin fait partie de l’éducation dans notre région.” Ce n’est hélas plus le cas en France dans nombre de familles, même dans les régions viticoles...

Ingrid Proust/Ligérienne de Presse

Source : Viti-net

PS : par contre , chez nous , il faut produire de bons vins , exporter , créer des emplois , rentrer des devises et surtout ne pas en parler !

jpierre