David Gordon Dean a acheté le château de Mazelières il y a 10 ans. Aujourd'hui, il y vit « en Gascon »
A la fin de l'année, le château de Mazelières a échappé à un cambriolage. « Dans la nuit, des personnes ont commencé à attaquer la porte de la cour à coup de pied-de-biche », se souvient Akim Hammouni, le régisseur. C'est lui qui a mis les voleurs en fuite d'une façon que d'aucuns pourraient qualifier d'inconsciente.
Ayant entendu du bruit à presque minuit, le temps d'enfiler un pantalon, il est sorti fusil au poing, sans se soucier de ce qui l'attendait. L'impressionnante porte, bien que sécurisée, arbore encore aujourd'hui les stigmates de cette tentative d'intrusion.
« Akim est mon héros », clame, en français, le propriétaire, David Gordon Dean. Et de l'affirmer bien fort, « il n'y a rien de précieux dans ce château à part le vin ». Un vin médaillé d'or en 2006 au salon de l'Agriculture de Paris qu'il a choisi de faire vinifier par les vignerons de Buzet.
David Gordon Dean est Écossais. Il s'est installé dans ce château il y a une dizaine d'années. Mais son histoire avec la France est bien plus ancienne. Même s'il avoue volontiers ne jamais avoir réussi à se mettre entièrement au français.
Coup de foudre
Déjà son père, pendant la Première Guerre mondiale, a connu le sol français. D'abord sur terre, dans les tranchées puis vue du ciel. « Une place plus confortable, mais bien plus dangereuse », raconte son descendant, âgé aujourd'hui de 78 ans. Sa mère a aussi a été en France pendant la guerre, comme infirmière.
Et lui a choisi d'élire domicile à Mazelières. La rencontre avec le domaine tient du coup de foudre. À un tel point qu'il n'hésite pas à affirmer « aujourd'hui, je suis un vrai gascon ».
« Mazelières était dévasté, c'était une ruine, seule une partie du château était habitable », se souvient David Gordon Dean. Mais lui et sa femme, aujourd'hui disparue, craquent. Et entreprennent des travaux colossaux. Ils sont allés jusqu'à aplatir le terrain derrière le château pour en faire une allée menant jusqu'à un kiosque. « Les gens pensaient que je construisais une piste d'aéroport. Ils ont presque été déçus quand ils ont su que ce n'était que pour planter des arbres », sourit l'Écossais. « Il fallait que tout soit fini avant même que ce soit commencé », rappelle Akim, engagé comme régisseur à ce moment-là . Les pierres retrouvent leur éclat, le terrain devient un verger, les vignes sont plantées...
Un vrai régal pour les yeux. Pour que le maximum de monde en profite, des gîtes sont aménagés, une piscine est creusée. Et le propriétaire envisage aujourd'hui de proposer certains salons du château à la location pour des mariages.
Le vin de Mazelières (à consommer avec modération) est vendu à la propriété. Pour plus de renseignements, contacter le 05 5397 24 09.
http://www.sudouest.com