Index du forum ‹ Les rubriques ‹ Histoire du vin et de la vigne... découvrir le vin, l'aborder, s'informer ‹ Histoire de vin

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Alors que tous les vignobles du Bordelais accusent un sérieux recul de leurs ventes de la récolte 2008, ceux de la citadelle gagnent des parts de marché .

Tout va bien, voir trop bien pour l'appellation des vins de Blaye. Dans le même temps, les ventes à marchands et grossistes s'effondrent pour les vins de Bordeaux en général. Les contrats d'achats sur les quatre premiers mois de l'année viticole ont baissé de 38 %. Pourtant, ici, le Syndicat du vin observe une progression de 23 %. Jean Lissague, le directeur, s'étonne : « On n'a pas d'explication. On vend à des prix bien valorisés, les plus hauts de notre secteur, aux environs de 1 177 euros le tonneau. Et cette augmentation se fait sur la base de l'an dernier, qui était déjà une bonne année. »

Une image dynamique

Le directeur a bien quelques pistes pour justifier ce mouvement totalement à contresens. « Nous jouissons d'une image plus dynamique, plus jeune, que nos voisins. Cela veut dire que nous faisons un bon travail de promotion. Il y a peut-être aussi le fait que nombre de nos vignerons sont plutôt jeunes. Ils savent aussi aller chercher des nouveaux marchés par eux-mêmes. Mais nous serions dix autour de cette table, il y aurait autant de pistes à suivre. Il faut être honnête, peut-être que l'on prend des parts de marchés de nos amis. »

Inquiétudes

Jean Lissague s'inquiète un peu quand même, car « c'est toute la sphère qui est en très fort recul ». Et craint que ce mouvement finisse par toucher Blaye, d'une façon ou d'une autre, à terme.

Et puis, il y a la situation des vins blancs. La très faible récolte, au environ des 35 hectolitres par hectare (40 à 50 % de moins que l'année dernière), risque de causer une pénurie. « Je pense que vers le mois d'août, la production sera vendue entièrement. Après, toutes les parts de marchés que nous ne pourrons pas satisfaire seront perdues. Les viticulteurs arracheront la vigne pour s'aligner sur le nouveau volume des ventes pour éviter toute surproduction. Si on a une petite récolte, le phénomène recommencera. À terme, les quantités de blancs seront toujours plus petites. C'est le problème type des blancs de Bordeaux. »Le directeur ajoute « qu'il faudrait réfléchir à des potentiels de garde plus long comme en Pessac-Léognan. Un temps de rotation d'un à trois ans serait idéal. Ce n'est pas le cas avec ces blancs très aromatiques ».

Progression

Côté boutique et clientèle particulière, à la Maison du vin, le concept est toujours un succès. Les ventes suivent « une progression à deux chiffres ». « On a senti une petite attente début décembre. Mais ces quinze derniers jours les chiffres ont repris leur progression. La moyenne des achats se tourne vers des bouteilles à 6,30 ?. C'est à peu près le prix moyen à la propriété et le coeur de gamme de l'appellation. »

http://www.sudouest.com