LE BON PLAN
Louis-Fabrice Latour est prêt à le parier. Le beaujolais, qui n'avait plus toujours bonne presse, pourrait bien opérer un retour remarqué dans nos verres à la faveur de la crise. « A 8 ou 10 euros la bouteille, un fleurie ou un saint-amour offre un rapport qualité-prix sans équivalent et il faut expliquer à nouveau aux gens le potentiel de vieillissement d'un moulin-à -vent », dit ce patron de l'un des plus anciens négoces de vins de Bourgogne. Fondée en 1797 et transmise depuis lors au fils aîné de chaque génération, la maison Latour, dont le fief se situe à Corton, a élargi son champ d'action en rachetant le domaine Fessy et ses quelque 60 hectares de vignes en Beaujolais. Cette incursion s'opère au moment où ces deux grands vignobles voisins, bourgogne et beaujolais, vont être réunifiés avec des conditions de production assouplies pour les appellations régionales. Pour les bourgognes, le décrochage de la demande a été brutal en octobre, particulièrement sensible en Grande-Bretagne, premier marché à l'export de la maison. Louis-Fabrice Latour est plus optimiste pour les Etats-Unis :
« La consommation de vin ne cesse de progresser. A nous de reprendre des parts de marché aux Italiens et aux Australiens avec une offre moins élevée, davantage d'appellations villages et moins de premiers crus. » En plus de deux siècles d'existence, la maison Latour n'en est pas à sa première tempête. Dans les années 1970 déjà , le père de Fabrice avait constitué en Ardèche un vignoble de blanc et de rouge d'entrée de gamme destiné à équilibrer son offre de bourgogne premier cru et appellation village .
Source : http://www.lesechos.fr