Les viticulteurs français ont vinifié 43 millions d’hectolitres de vins, toutes couleurs et catégories confondues, lors des vendanges 2008.
Dans ce volume, sept millions d’hectolitres sont destinés à la distillation des eaux de vie, cognac et armagnac. Restent donc 36 millions d’hectos, une des récoltes les plus faibles de la décennie, et très inférieure à la moyenne quinquennale. Et encore celle-ci est en nette baisse par rapport aux années 1980 et 1990. A titre d’exemple, le vignoble de Bordeaux qui flirtait naguère avec les 7 millions d’hectolitres, aura vinifié cette année à peine 5 millions.
La tendance est donc à une diminution de la production viticole française, ce qui va être confirmé dans deux ou trois ans, avec les arrachages massifs, qui ont été demandés à Bruxelles, notamment dans les vignobles du sud de la France.
Cette baisse prévisible, surtout imputable à la production des vins de table du Midi, est également sensible dans l’ensemble de l’Union Européenne. Celle-ci aurait vinifié cette année 164 millions d’hectolitres de vins. Ce chiffre encore provisoire serait inférieur de 11% à la moyenne des cinq dernières années.
Le spectre de la surproduction s’éloigne donc à grands pas, ce qui autorise quelques espoirs de remontée des cours du vrac, toujours très bas, et de baisse des stocks, encore importants à la propriété et dans les coopératives. Mais le marché ne semble pas exagérément demandeur de vins, et tous les opérateurs signalent une réelle baisse des affaires depuis la rentrée. Les clignotants de l’export sont partout en baisse en Bourgogne comme en Espagne ou en Australie, où les viticulteurs, après des années euphoriques, se posent à nouveau des questions.
La baisse enregistrée à la vente aux enchères des Hospices de Beaune de -32% sur le prix des vins rouges de Bourgogne donne le ton, et certains négociants s’attendent à des baisses plus conséquentes encore sur les grands crus, au cour de l’année 2009. Seuls les vins blancs et les rosés semblent devoir échapper à la récession, car le marché recherche ces vins, dont le consommateur a souvent constaté la montée en qualité, et le bon rapport prix/plaisir.
Source : http://www.lejournalduvin.com