Voilà un sujet qui ne laisse pas de bois ...
"C’est une technique de concentration des vins rouges. Celà évite de chaptaliser (avec du sucre) ou d'enrichir (avec du moût concentré). Le moût (jus de raisin) est pressé le long de membranes semi-perméables qui laissent passer l'eau mais pas les sucres ni les autres composants du vin.
L'évaporation sous vide, également appelée entropie, consiste à porter le moût à basse pression pour que la température d'ébullition soit la plus faible possible. L'eau s'évapore alors naturellement.
Malheureusement, l'osmose inverse est désormais testée dans nos vignobles français qui, a priori, ne sont pas censés en avoir besoin : les liquoreux, par exemple.
Une mutation que les autorités surveillent de près, mais qui sème le trouble : les Douanes, la Répression des fraudes et l'INAO ne sont pas tous d'accord sur le sujet.
Il est inquiétant que l’on puisse ôter 10 ou 20 % d'eau d'un moût sans qu'aucun compteur posé sur la machine ne témoigne de cette disparition.
L'osmose inverse est quand même surveillée : le prestataire doit faxer à l'administration les noms des producteurs qui ont fait appel à cette technique, qui n'est officiellement qu'une « expérimentation ».
Si on peut enlever l’eau avec cette technique, on peut aussi enlever une partie de l’alcool, et ainsi produire dans des zones géographique complètement inadaptées à la vigne (pays trop chaud), mais avec des coûts de main d’œuvre défiant toute concurrence.
Se pose la question des limites « éthiques » des pratiques œnologiques.
Veut-on industrialiser à l ‘extrême limite la vinification ? Perdre la notion de millésime, de terroir, avec des vins qui s‘uniformisent.
Je ne pense pas que la viticulture française a quelque chose à gagner dans cette fuite en avant technologique. Notre force est notre terroir. Il est adapté à la culture de la vigne, défendons le !" source : Vinopsis
ou :
"En 1989, Cos d’Estournel et Léoville-Las-Cases emploient pour la première fois ce procédé, très controversé mais autorisé en France, d’enrichissement des moûts par méthode soustractive. Le principe est simple : une partie du jus circule, à très haute pression, dans une membrane perméable au travers de laquelle une portion d’eau s’évacue tandis que les molécules aromatiques principales restent dans le moût. Le vin en ressort plus concentré.
Ce procédé, argumente Jean-Guillaume Prats, autorise une salutaire et supplémentaire prise de risque, en vendangeant plus tard et donc en courant le risque de subir la pluie. Si d’aventure la pluie dilue les raisins, l’osmose permettra de débarrasser le vin de ce surcroît d’eau. Le risque est bien évidemment de concentrer aussi les défauts du vin, et une utilisation trop poussée aboutirait à un vin formaté sans aucun caractère propre à son terroir.
Ce principe est en fait analogue à celui utilisé pour la désalinisation de l’eau de mer. En 2000, l’osmose inverse n’est plus employée à Cos d’Estournel. La raison invoquée par Jean-Guillaume Prats est le réchauffement climatique, qui rend sont utilisation superflue. Toutefois, il réfléchit à une autre méthode : l’osmose inverse sur vin vinifié juste avant la mise en bouteille, pour ôter 0,5 à 1° d’alcool.
On peut parfaitement considérer que ces procédés vont trop loin, et que le vin perd une partie de sa personnalité en subissant ce traitement. Mais il faut souligner l’honnêteté qui est celle de Jean-Guillaume Prats, lorsqu’en directeur pragmatique il explique en toute transparence quels sont à ses yeux les avantages d’une méthode telle que l’osmose inverse, sans s’embarrasser de principes idéologiques trop souvent battus en brèche. " source Oenotropie
J'aimerai avoir l'avis de nos pros ...