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In vigne veritas

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Ven 2 Oct 2009 23:06

Une nouvelle vocation, ça peut vous tomber dessus n’importe quand, comme un pot d’un balcon. Par exemple, si vous allez ce dimanche à 16 heures, jour de la Fête des jardins, jouer du sécateur dans les vignes du jardin des Plantes, à Paris, à l’invitation de Philippe Barré. Le jardinier à lunettes profitera de votre piégeage entre les rangées de chardonnay, pinot et gamay pour vous vanter l’art et la manière d’élever des pieds (de vigne) dans le respect de la nature. Il est possible alors que l’idée vous vienne de plaquer Métroboulotdodo pour une reconversion dans la viticulture : la liane a fait tourner la tête à plus d’un depuis le néolithique.

Quelle vie attend l’énamouré de Vitis vinifera sativa, hermaphrodite aux belles grappes ? Pour le savoir, nous avons rencontré Philippe Barré. Parmi les dix rangs de vignes du lopin dont il est responsable, le «Jardin écologique» : 12 000 m2 fermés au public depuis quarante ans et qui s’ouvriront ce printemps aux visites guidées. Là sont reconstitués des milieux floristiques du Bassin parisien : sables de Fontainebleau, bocages, etc. Et un vignoble. Pourquoi diable ? «Parce que, jusque dans les années 40, l’Ile-de-France était la principale région viticole du pays. Voyez, on fait encore du vin sur les coteaux de Suresnes !» Voilà qui fait rêver.

Mais la réalité, c’est qu’il vous faudra apprendre les mille et une tailles pour produire plus ou mieux, outre celle qui se fait juste avant la sortie des bourgeons pour structurer la plante : «La vigne doit pleurer, la sève doit gicler, ça aide la cicatrisation et ça repousse les champignons microscopiques.» Lesquels reviendront à la charge. Contre eux, vous lutterez en évitant jusqu’au sulfate de cuivre, pourtant autorisé en bio : «Le produit reste des décennies dans la terre.» Vous pulvériserez de la décoction de purin d’ortie «diluée à 10 %». Et vous planterez des pêchers : très sensibles aux champignons, ils vous préviendront de leur arrivée (d’où les «pêches de vigne»). Enfin, vous aérerez la terre au pied des vignes pour qu’elles aillent chercher l’eau loin de la surface, où elles risquent le dessèchement. Pas question de vigne en pot.

Vous voilà prévenus. La vigne, c’est de la sueur et des larmes. Que cela ne vous empêche pas d’aller, dimanche, tailler bavette et sarment au jardin des Plantes. A défaut de vous reconvertir, ça vous donnera envie d’élever une vigne dans votre jardinet bien au soleil pour avoir du raisin dans l’assiette. Et si vous vous prenez à rêver d’une vigne qui pousse sans soin, sachez qu’elle existe. C’est Vitis vinifera sylvestris, qui fuit le soleil, grimpe le long des ormes lisses et s’élance à 20 mètres. Las, elle fait des fruits riquiqui (encore faut-il un mâle et une femelle), elle est sauvage, rarissime et protégée. C’est l’ancêtre.

Par Corinne Bensimon
http://www.liberation.fr/vous/010159321 ... ne-veritas
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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