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On a vendangé le noah dans le Nogentais !

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Lun 28 Sep 2009 21:22

Le noah vous connaissez ? Ce vin de mauvaise réputation fait le bonheur de plusieurs amis, heureux de se retrouver pour vendanger le précieux raisin .

Samedi, par un petit matin frileux et légèrement brumeux, annonciateur d'une belle journée ensoleillée, Jean-Pierre, Yvon, Pierre et les autres, sont venus comme tous les ans, sécateur en main, pour alléger la vigne de Mauricette Beauland de son précieux fardeau.
Pas de fiévreuse effervescence comme dans les vignobles de la Côte des Bars ou de Montgueux, mais plutôt un bon moment de partagé entre des amis de longue date pour lesquels le bonheur n'était pas dans le pré, mais dans la vigne située au-dessus de la ferme du Courtillot.
Sur ce plateau situé à l'ouest du bourg, il reste encore une dizaine de parcelles couvertes de pampres. Ce sont les derniers témoins d'une époque où le plateau trainellois comptait de nombreuses vignes. Beaucoup disparurent à la suite du fléau du phylloxera. Mais au début du XXe siècle, plusieurs propriétaires, très attachés à la vigne, « une maîtresse exigeante », ont réencépagé leurs parcelles en plants américains et autres hybrides.
D'une superficie de sept ares, la vigne de Mauricette est « composée d'une dizaine de perchées plantées en hybride rouge et en noah », précise Jean-Pierre. Le noah, un cépage blanc qui n'a pas toujours eu bonne presse et fut prohibé avec l'Othello, en 1935.

Un plant américain controversé

« On prétendait autrefois que le vin blanc obtenu à partir du noah rendait fou et aveugle », ajoute l'intéressé dans un éclat de rire, lequel a connu « une habitante du village qui est décédée à l'âge de 95 ans après en avoir bu toute sa vie ! ». En d'autres endroits, le noah était nommé « vin de trois », car l'on prétendait qu'il fallait deux personnes pour soutenir le buveur dans le délicat exercice de la dégustation… À l'époque, on a peut-être propagé cette fable dans le but d'inciter les paysans de l'époque à abandonner ce cépage particulièrement productif.
Pour l'heure, l'équipe de Jean-Pierre s'active dans les perchées. La matinée s'achèvera autour d'un repas roboratif préparé par Mauricette. Dans l'après-midi, « le raisin mélangé sera pressé et le jus obtenu sera mis en tonneaux pour une fermentation qui durera une dizaine de jours. Il faudra encore un an de fût avant la mise en bouteilles », précise l'intéressé.
Mais auparavant, Jean-Pierre prélèvera une certaine quantité de jus de raisin frais qui servira « à la fabrication du ratafia, un breuvage apprécié, élaboré avec 2,5 litres de moût mélangé à un litre de marc ». Le ratafia, un nectar à déguster entre amis, avec la modération d'usage.

Pierre MILLAT
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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