A Epernay, le centre douanier de la viticulture emploie 18 personnes pour contrĂ´ler toute l'appellation champagne.
Dans un contexte où certains vignerons ne pourront livrer que la moitié de ce que leurs vignes ont pu produire, les services douaniers seront « au moins aussi vigilants que les années précédentes », annonce Henri Macsay, chef de pôle orientation des contrôles.
Entre 200 et 250 vérifications seront menées au cours de la campagne de vendange 2009 dans les quelque 2 000 centres de pressurage de l'appellation champagne. « Si la direction régionale des douanes ne couvre que les quatre départements de Champagne-Ardenne, la compétence du service viticulture, basé à Épernay, s'étend sur toute l'aire d'appellation précise Henri Macsay, la Marne, l'Aisne, L'Aube, la Haute-Marne et la Seine-et-Marne ».
Un territoire où sont plantés plus de 30 000 ha de vignes et qui compte 15 000 vignerons. L'ampleur de la tâche paraît quelque peu disproportionnée au vu des effectifs du service : dix-huit personnes sont basées à Épernay, et trois à Bar-sur-Seine dans l'Aube.
« Au moment des vendanges, nos contrôles consistent à vérifier que les quantités de raisin pressuré soient conformes aux rendements autorisés » explique le douanier. « On relève notamment des défauts d'inscriptions sur le carnet de pressoir, c'est l'une des infractions les plus courantes : presser plus pour obtenir un revenu supplémentaire ». L'an dernier 498 hectolitres de ces jus, qui ne peuvent pas bénéficier de l'AOC ont été saisis.
Les quantités stockées de raisin, de moût et de vin sont aussi méticuleusement contrôlées. « Et nous agissons sur les routes, ou toutes les cargaisons de raisin ou de moût doivent être justifiées d'un titre de mouvement ».
217 infractions constatées en 2008
Si les limites de pressurages et le recours à la distillation peuvent être un crève-cœur pour les vignerons, Henri Macsay rappelle que « la réglementation n'est pas un carcan administratif sorti de nulle part, c'est le fruit du travail de l'interprofession pour préserver le champagne et le valoriser ».
« D'ailleurs, même si on est essentiellement sur les volumes, nous contrôlons d'autres points qualitatifs comme le titre alcoolémique du raisin », ajoute Anne-Sophie Brunel, du service viticulture des douanes.
L'an dernier, 217 infractions ont été relevées, dont 117 pendant les vendanges. En 2007 ce chiffre s'élevait à 224, dont 93 pendant la récolte. « Les amendes sanction peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros si l'ampleur de la fraude le justifie » indique Henri Macsay. Un bon nombre de procédures se solde par le versement d'une pénalité assortie d'un envoi de vin en distillerie pour les vignerons coupables.
R.H.
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