Vingt ans maximum. Selon Pancho Campo, un viticulteur espagnol, c’est le délai moyen dont dispose les viticulteurs européens pour s’adapter au réchauffement climatique, s’ils veulent continuer à exercer leur métier. Les conditions de culture des vignes sont train de se modifier complètement. Sur le terrain, les viticulteurs français l’ont déjà remarqué. Ils l’ont fait savoir au président Nicolas Sarkozy, plus tôt cette semaine.
Cinquante viticulteurs, œnologues, cuisiniers et sommeliers sonnent le glas de nos meilleurs pinards. Dans une tribune adressée plus tôt cette semaine au président français Nicolas Sarkozy, ils expliquent comment le réchauffement climatique menace sérieusement le terroir et leur activité. Ils exhortent le gouvernement français à adopter « l’exemplarité » lors du Sommet des Nations Unies sur le climat à Copenhague (Danemark), en décembre.
« Fleurons de notre patrimoine culturel commun, les vins français, élégants et raffinés, sont aujourd’hui en danger. » Leur lettre a été publiée dans le quotidien Le Monde du 11 août dernier. Aux Etats-Unis, où nos cépages ont été remarquablement adaptés depuis belle lurette dans la chaude Napa Valley, on rigole doucement, et c'est précisément dans le New York Times que Pancho Campo s'exprime : "15 à 20 ans pour s'adapter". Comme il faut 4 ou 5 ans pour faire une vigne productive et une quinzaine d'années pour faire un grand vin, il faut s'y mettre dare-dare...
Le New York Time rapporte encore que le réchauffement climatique fait le bonheur des défenseurs des vins pétillants anglais qui les "estiment à la hauteur des meilleurs champagnes". Et un commentateur du quotidien américain d'en ajouter avec "le risque de contamination radioactive" faisant référence à une campagne de Greenpeace dénonçant l'un des plus grands centre de stockage de déchets radioactifs du monde à 10 km des vignobles champenois.
Les viticulteurs ont constaté au fil des dernières années une fragilisation des vignes. Ils citent notamment pour exemple les canicules estivales, les grêles récentes dans le bordelais, ou encore les nouvelles maladies provenant de régions plus au sud.
Pour sauver cette partie de notre identité, et de notre économie, le collectif en appelle au gouvernement français pour promouvoir l’adoption de mesures sérieuses pour contrer le réchauffement climatique, lors du Sommet de Copenhague, en décembre prochain. Les cinquante demandent à l’État d’encourager l’application d’un « accord ambitieux engageant les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici à 2020 et instaurant des mécanismes solides d’aide aux pays en développement. »
Dans le pire des cas, DDmagazine suggère à nos braves viticulteurs, du moins ceux des pays les plus méridionaux de planter des ananas et d'acquérir des terres dans le Nord-Pas de Calais.
Écrit par Valérie Tremblay
http://www.ddmagazine.com/200908141392/ ... nanas.html