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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Au Brésil, le vin reste un produit cher et mal connu. Il faut dire que les vins argentins, chiliens ou français sont souvent bien meilleurs que leurs homologues nationaux. Mais les œnologues brésiliens se sont aperçus que le climat permet la production d’excellents mousseux que seules les cuvées exceptionnelles de champagne peuvent concurrencer .

(Sao Paulo) - D’après une étude de marché commandée par la Chambre de Commerce de Reims fin 2008 et réalisée par la Mission Economique de São Paulo, la consommation annuelle nationale de vin (toutes catégories confondues) n’est que de 2 litres par personne, dans un pays fortement dominé par la bière (52 l/hab/an) puis par la cachaça. Mais le potentiel est énorme.

Le marché des mousseux est, quant à lui, en pleine effervescence ! Après avoir découvert que l’ensoleillement généreux et les vignes d’altitude de certains terroirs produisent un raisin blanc exceptionnel, les œnologues brésiliens ont encouragé la plupart des viticulteurs de vin rouge à se reconvertir dans le mousseux. D’excellents vins effervescents nationaux inondent maintenant les magasins. Ils sont l’avenir de la viticulture brésilienne, à n’en pas douter. Les ventes de fin d'année de Santa Luzia, Grand Cru et Expand ne sont pas là pour nous démentir…

Il y a d’autres bonnes nouvelles pour ce marché porteur. Toujours selon l’étude : ‘‘grâce aux efforts cumulés de la grande distribution, des magasins spécialisés et des diverses associations professionnelles, de plus en plus de consommateurs s’intéressent et se familiarisent avec le vin. Nous nous approchons donc progressivement d’une consommation européenne caractérisée par une certaine régularité’’. La preuve en est que l’Etat du Rio Grande do Sul commémore depuis plusieurs années, le 6 juin comme Dia Estadual do Vinho.

Vins effervescents ou champagne ?
Bien entendu, le mousseux est devenu le chouchou de toutes les occasions : carnaval en février, Pâques en avril, mariages et fête des mères en Mai, St Valentin en juin, etc. Le rapport ajoute également : ‘‘Si les mousseux continuent leur envolée, seuls les champagnes de qualité irréprochable ou différenciée résisteront à la concurrence des vins effervescents brésiliens qui jouissent actuellement d’une réputation enviable puisqu’ils récoltent de plus en plus des prix internationaux’’.
Lepetitjournal.com a rencontré Maxime Blin, un jeune producteur de champagne dont les produits ont eu un véritable succès au salon des professionnels du vin, Expovinis. Ce français de 25 ans, qui baigne dans le champagne depuis sa naissance, a fait un véritable tabac parmi les importateurs, les sommeliers, les restaurateurs et le public en général. Pendant 3 jours, son stand – particulièrement bien placé puisqu’il avait été le premier à parier sur le Brésil et à s’inscrire – n’a pas désempli. Les visiteurs goûtaient, revenaient le lendemain, en ramenaient d’autres le surlendemain, bref, on y jouait du coude… Son champagne élaboré selon la plus pure tradition artisanale a étonné les papilles de plus d’un œnologue. ''Perlage fin, arôme délicat, couleur exquise'', voici les expressions les plus souvent entendues. Affaire à suivre…

Marie JOUBERTON (http://www.lepetitjournal.com - São Paulo) mercredi 10 juin 2009.

http://www.expovinisbrasil.com.br/
http://www.champagne-blin-et-fils.com