INTERVIEW - Acteur, écrivain, comédien, à 85 ans, il est un monstre sacré. Il prépare une pièce : «Vous avez quel âge ?» pour 2010.
LE FIGARO. - Le théâtre classique aime le vin…
JeanPIAT. - Molière, Hugo, Musset ou Rostand. Le Médecin malgré lui chante «qu'ils sont doux vos petits glouglous». Ruy Blas s'exclame «C'est bien bon du bon vin !» L'ivresse a compté chez Musset. «L'ivrogne doit boire son bourgogne» chez Cyrano.
Quelle rencontre avez-vous fait grâce au vin ?
À la Comédie-Française, Philippine de Rothschild qui dirige Mouton. À nos débuts, on jouait une pièce qu'on a tournée pour la télévision. Quand je vais à Bordeaux, je visite son musée…
Quel souvenir impérissable ?
Une seule fois dans ma vie, j'ai bu de la Romanée Conti avec un homme fauché qui liquidait sa cave. On a l'impression de ne jamais avoir bu de vin avant.
L'émotion que procure un vin mythique est-elle proche de la scène ?
C'est une émotion physique comparable à un être que l'on a envie d'embrasser. En scène, c'est un plaisir mental.
Après le succès de «La Maison du lac», que préparez-vous ?
Françoise Dorin travaille sur un texte que je vais faire seul, en tournée dès octobre 2009. Il donne des recettes de gaieté face aux problèmes de l'âge. Le seul moyen de lutter contre la mort, c'est de vieillir comme un bon vin.
Vous êtes croyant, le vin est-il sacré ?
Le vin est une possibilité d'union entre les êtres. C'est  un moyen de communion. Le vin de messe le prouve. Le sacrifice du Christ est symbolisé par le vin, son sang.
Propos recueillis parClaudine Abitbol
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