Les grands crus prennent le pas sur les vins bon marché, ce qui préserve la position de leader de la France en valeur... seulement.
La France, troisième exportateur de vins! C'est un choc, mais il va falloir s'y habituer. L'Italie a profité depuis cinq ans de la baisse de régime de nos vins bon marché et l'Espagne va supplanter tout le monde. Heureusement, nous restons leader en valeur, grâce à la réputation de nos flacons. Selon les statistiques de l'OIV (Organisation internationale de la vigne et du vin), qui viennent d'être publiées, en 2008 le marché mondial a atteint 89 millions d'hectolitres, en léger recul de 0,7 %, à cause de l'Asie, de la Russie et des Etats-Unis ; et 37 % des vins consommés dans le monde sont désormais venus d'ailleurs. Cette part progresse régulièrement: elle n'était que de 18 % en 1980. Les vins du "Nouveau Monde" assurent désormais 30 % des quantités exportées. Hélène Piot
Leçon n°1: Fragilité
Depuis cinq ans, la France a laissé son fauteuil de numéro un mondial des exportations de vins. Elle est en effet un des pays où la prime à l'arrachage octroyée par Bruxelles a eu le plus d'effet. Ses ventes en volume ont donc diminué, au profit de l'Italie, qui a mené la danse, avant de se faire rattraper par l'Espagne, sans doute cette année.
Leçon n°2: Nouveauté
Si les exportations de vins progressent dans leur ensemble, le "Nouveau Monde" (Etats-Unis, Chili, Argentine, Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande) y est pour beaucoup. Les exportations de ces six pays ont quasiment triplé en dix ans, et atteignent désormais 30 % des échanges.
Leçon n°3: Qualité
En 2008, la France ne représente plus que 15 % des volumes mondiaux échangés. Mais ce recul est nettement moins sensible en valeur où notre pays conserve sa place de leader mondial, avec plus de 6 milliards d'euros d'exportations. Nous vendons moins de vin, mais nous le vendons plus cher. Le champagne y est pour beaucoup, qui représente à lui seul un tiers des montants vendus à l'étranger.
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