Le bordeaux générique et le bordeaux supérieur ne comptent pas parmi les vins qui se vendent en primeur. Cela fait cependant longtemps que le syndicat qui les représente a choisi d'être présent à cette occasion. L'idée : offrir aux professionnels du monde entier qui viennent à Bordeaux d'aller à leur rencontre, à Planète Bordeaux, leur siège de Beychac-et-Caillaux et, pour la première fois cette année, une soirée non plus à la Galerie Tatry, mais dans les vastes chais de Millésima, quai de Paludate. Autre première, les crémants étaient aussi présents, sous l'impulsion de Lionel Lateyron, leur président.
200 vins aux États-Unis
Au milieu des nombreux stands de dégustation, Hervé Grandeau, du Château Lauduc, se prêtait comme ses collègues aux sollicitations des nombreux visiteurs de cette soirée. Mais en même temps qu'il proposait son vin à la dégustation, il songeait au voyage qu'il va effectuer avec deux autres viticulteurs, à la fin du mois de mai, à Los Angeles.
Pour la première fois de son histoire, le syndicat des bordeaux et bordeaux supérieurs va en effet participer à l'International Wine and Spirit Competition. Un important salon international où une catégorie spécifique à Bordeaux va faire son apparition. Les produits qui y figureront seront soumis à un jury de dégustateurs.
Mais là ne s'arrêtera pas le séjour américain. Dans la foulée du salon, la délégation bordelaise ira au Texas, à Chicago et à New York, pour rencontrer les réseaux de dégustation qui, aux États-Unis, jouent un rôle non négligeable dans l'éducation à la consommation de vin.
« Nous avions jusque-là peu investi dans des opérations à l'extérieur, reconnaît Bernard Farges, président des bordeaux. Mais nous avons eu l'opportunité de nous greffer à cette opération importante qui permettra à 200 vins d'être présents, en bordeaux et bordeaux supérieurs, dans deux catégories : sur le fruit et boisés. »
Jury international
L'opération coûtera 60 000 euros, mais aura le soutien du CIVB. Et Bernard Farges espère que ce salon californien marquera le point de départ d'une démarche de développement à grande échelle sur le marché américain. « Actuellement 80 000 hectolitres de bordeaux partent aux États-Unis. Ce qui, sans être négligeable, pourrait être beaucoup plus important au regard des 3 millions d'hectolitres que nous produisons chaque année dans les deux appellations. »
Hervé Grandeau connaît déjà le marché américain sur lequel il vend du vin depuis plusieurs années. « Mais j'avoue que je ne sais pas encore comment les choses vont se passer lors de ce salon, dit-il. Il se peut même que je sois dans le jury, parmi 72 autres juges internationaux. Ce rendez-vous peut être important, puisque nous serons présents au même titre que les autres vins du monde. Une belle occasion de démontrer que nous offrons un excellent rapport qualité-prix. »
Les vins présentés seront bien sûr, le cas échéant, immédiatement disponibles à la commercialisation.
Jean-Pierre Tamisier
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