Le président des costières-de-nîmes, Bernard Angelras, a fait le point sur l'AOC, dont le budget communication, abondé par le négoce, atteindra 1 M€ cette année, contre 600 000 € en 2005. Cet effort se traduira notamment par une présence accrue de l'appellation dans son berceau, en partenariat avec l'Agglo.
Elle va ainsi organiser, pour la première fois, une balade dégustation au coeur du vignoble, dimanche 17 mai, dans le secteur Générac-Franquevaux. Dénommée "Vignes toquées", cette découverte, sur sept kilomètres, des paysages, des hommes et des vins attend cinq cents personnes et sera ponctuée de cinq étapes dégustation (entrées froide et chaude, plat, fromage, dessert) signées Michel Kayser (restaurant Alexandre, deux étoiles au Michelin).
Autre première, les Costières vont participer aux Jeudis de Nîmes en ouvrant un bar à vins à Carré d'art, de 19 heures à 23 heures, chaque jeudi en juillet et août. Enfin, l'adhésion de l'appellation à la Charte paysagère internationale de Fontevraud, le 5 juillet, devrait être fortement médiatisée.
« Avant d'aller à la conquête de marchés lointains, on doit d'abord être bons chez nous, améliorer notre présence et créer des animations de sorte que les Nîmois soient nos ambassadeurs », explique Bernard Angelras. Lequel est tout à fait hostile au projet européen qui consisterait à fabriquer du rosé en versant du blanc dans le rouge. « Un tel assemblage, qui ferait tant plaisir aux vins du nouveau monde, qui ne font pas beaucoup de rosé, serait un sacré retour en arrière ! Et pourquoi pas autoriser, demain, un vin qui serait de l'eau mélangée à des arômes artificiels ? » Mais plus de visibilité pour une marque plus forte (la notoriété des Costières est passée de 28 % à 36 % de 2006 à 2008, révèle le baromètre TNS-Sofres) ne suffira pas. Dans le but de tirer l'AOC vers le haut et de ne plus trouver une seule bouteille des Costières à 1,50 € dans le hard-discount, ce qui détruit son image, la création d'une nouvelle appellation régionale de niveau IGP - moins contraignante que l'AOC - commune aux Costières, aux Côtes du Ventoux, du Lubéron et aux Coteaux du Tricastin devrait être bouclée avant la fin de l'année. Elle tendra à réduire les volumes en AOC, dédiés à l'excellence, et constituera un socle commun, explique Bernard Angelras, pour affronter les marchés à gros volumes. « Produire moins cher d'un côté permettra de consacrer l'appellation sur des produits plus chers. » Signal encourageant : en dépit de la morosité du marché, un lot de 2 000 hectos de l'AOC a été négocié, la semaine dernière, à 95 € l'hecto. Et la vente de vins entre 3,50 € et 4,50 € la bouteille a fortement progressé, sur le rouge et le rosé entre 2007 et 2008 .
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