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[Jean-Pierre NIEUDAN]

L'ex-patron des maisons de champagne, Yves Bénard, actuel président du comité Vins et Spiritueux de l'Inao explique les nouvelles règles de la réforme de l'Inao pour la Champagne.

«Le vote du comité national de l'Inao fait force de loi. C'est un cas unique. » Nommé, il y a deux ans à la tête du comité Vins et Spiriteux de l'Inao (Institut national de la qualité et de l'origine), Yves Bénard a amené sa vision toute champenoise au sein de cet organisme. Le comité Vins et Spiritueux pèse 14 milliards d'euros sur les 18 milliards de chiffre d'affaires générés par les différents labels. La nomination d'Yves Bénard correspond également à la période de la mise en place de la réforme de l'Inao. Cette réforme a donné un véritable statut aux organismes de défense et de gestion (ODG) qui gèrent les signes. Elle renforce leur crédibilité afin de mieux séparer les fonctions de gestion et de contrôle. « Avant on produisait et on faisant de l'auto-contrôle.» Un problème face à la responsabilité d'information auprès du grand public. « Ainsi c'est le Syndicat général des vignerons (SGV) qui reste l'unique interlocuteur en matière de défense et de gestion. En revanche, les contrôles, seront effectués par un organisme indépendant. » Il s'agit de l'Aidac. Le champ d'actions de l'Aidac couvre les AOC champagne, Coteaux Champenois, Rosé des Riceys, ainsi que les eaux-de-vie de vin de la Marne et marc de Champagne. Le contrôle du respect des conditions de production concerne aussi bien la vigne que le vin, le vignoble que le négoce. L'Aidac est coprésidée par Jean-Pierre Launois, représentant du vignoble, et Jean-Marie Barillère, représentant les maisons de champagne.

Cahier des charges approuvé
Le cahier des charges de la Champagne a également été toiletté. Ce dernier préconise tout le savoir-faire champenois : les règles de production des AOC Champagne et Coteaux Champenois, le respect des règles de taille ou celles du pressurage... « Désormais, ce n'est plus j'écris ce que je fais, mais je fais ce qui est écrit. »
Sa dernière mouture vient d'être approuvée pour être couverte par un décret. C'est l'actuelle délimitation qui est inscrite à l'intérieur. « Lors de la révision de l'aire, il y aura une modification du cahier des charges. » A ce propos, Yves Bénard tient à rappeler son droit de réserve sur ce dossier agité : « En tant que viticulteur champenois, je ne participe pas au vote ».
Si Yves Bénard adhère totalement à la réforme de l'Inao, en revanche, le projet de « OCM vins » sur la libération des droits de plantation le fait réagir. « On a encore quelques années (2018) pour trouver une solution, mais il faut sauver les droits de plantation. Soit c'est l'interprofession qui aura le pouvoir de gérer ses droits, soit on pourra les introduire dans le cahier des charges de la Champagne, soit la France en tant qu'état membre ne libère pas les droits de plantations. »

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