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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Ce concours général des vins du Salon international de l'agriculture est un grand millésime pour les vins de Côte-d'Or.

PAS moins de quatre-vingt-quatre vins de la côte de Nuits et de la côte de Beaune ont été distingués par le jury du concours général des vins qui reste la grande référence en la matière (voir le tableau ci-contre). Cinquante et un domaines ou châteaux, négociants ou viticulteurs voient ainsi récompensés leurs efforts sur plusieurs millésimes.
Ces femmes et ces hommes participent, année après année à ce concours, car il est l'occasion pour eux de se confronter. On ne peut se maintenir au plus haut niveau, sans se frotter ainsi à ses confrères. Les membres du jury sont des professionnels qui désignent, on s'en doute, les meilleurs vins. Cette notion est loin d'être laissée à leur seule subjectivité, car un grand vin qui remporte l'or ou l'argent au concours général, est un vin qui est typique. C'est-à-dire qu'il correspond avant tout à des critères constants que des générations ont définis pour chacun de ces crus. Cette typicité est l'expression d'un terroir. On pourra cultiver du pinot noir à l'autre bout du monde, avec les meilleures recettes, et le plus grand soin, on obtiendra sans doute un très bon vin ; mais pas un beaune, un nuits-saint-georges ni un gevrey-chambertin. Car ce génie de la terre n'est pas délocalisable, contrairement aux productions d'autres boissons alcoolisées.
C'est en plein débat législatif sur la place du vin dans la société que les viticulteurs et négociants se prêtent ainsi de bonne grâce aux exigences de ce concours.
En grands artisans d'un art millénaire, ils perpétuent ces gestes précis de la dégustation, tous les matins, comme l'ont fait ces membres du jury.
La reconnaissance
Il y a toute une partie de ce travail qui se fait ainsi dans le secret des caves, loin des regards et de l'agitation.
Après ces efforts, ces doutes et ces peines, les meilleurs peuvent aujourd'hui cueillir ces lauriers de la reconnaissance. Les grands amateurs ne s'y trompent pas. Ils savent que dans un linéaire, ils peuvent choisir les yeux fermés ces bouteilles qui portent ce précieux label d'or, d'argent ou de bronze. Il leur assure que ces vins sont typiques et de grande qualité. On peut légitimement en déduire tout le plaisir qu'ils pourront procurer ; mais là, on entre dans le domaine du subjectif et du vécu de chacun.
Il est toujours de bon ton pour certains de critiquer le bien-fondé de tels concours. Malgré tout, ils restent indispensables pour les professionnels comme pour leurs clients qui trouvent ici un terrain d'entente sur des bases sérieuses.
Ce concours est enfin l'occasion de révéler chaque année de nouveaux domaines, quelquefois modestes en taille, mais grands par leurs produits.

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