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Le vin fragilisé par la crise financière

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mar 10 Fév 2009 13:09

Il y a des professions de la filière viticole qui sont plus exposés aux aléas de la finance que d’autres, le métier de négociant en fait partie. Au-delà de la crise qui affecte la consommation dans le monde entier, le négoce subit de plein fouet l’instabilité des marchés financiers du fait de son modèle économique.

Le négoce

En effet, la base du métier de négociant est d’acheter des vins très jeunes, avant élevage, et de les revendre après élevage, à travers les filières de distribution classiques (restaurants, supermarchés, cavistes). Or, il s’écoule en général 1 à 2 ans entre ces deux étapes. Le négociant est donc contraint de payer les vins aujourd’hui, mais ne pourra toucher l’argent de la vente qu’au moment de la revente (donc au plus tôt après l’élevage). Ce décalage génère un besoin de trésorerie, c’est ce que l’on appelle un besoin en fonds de roulement. Bien sûr, les situations divergent en fonction des régions et des rapports de force avec les producteurs et les distributeurs, il s’agit ici d’une présentation schématique.

Le moyen le plus efficace pour financer ce besoin, et le plus communément utilisé, est le financement par prêt bancaire. Le marché du vin étant assez stable, les banques n’avaient aucun problème pour prêter aux négociants, et recouvraient toujours leur argent en temps voulu, sans le moindre souci.

La crise financière

Cependant, avec les événements de l’année 2008, les liquidités se font rares et les banques ont entamé une politique de restriction des prêts. Les négociants ont donc eu énormément de difficultés pour financer leur activité. La suite est logique, et cette logique est cruelle : pas de prêt = pas d’argent = pas d’achats. Pas d’achat = de gros problèmes pour les propriétaires-récoltants qui font habituellement affaire avec des négociants pour vendre leur vin (ou leur moût). Il en est de même pour les exploitants spécialisés dans l’élevage.

Le résultat, c’est une partie de la filière qui se paralyse, et qui est directement touchée par la situation actuelle des banques et leurs réserves quant à l’émission de nouveaux prêts. Notons tout de même que ce résultat est balancé par la solvabilité des négociants : ce sont des entreprises fiables, installées depuis plusieurs années et qui dégagent des profits certains, ce qui a tendance à encourager la confiance des organismes de prêt, et à limiter les difficultés.

Cette question de trésorerie se pose bien sûr aussi aux producteurs, surtout lorsque ces derniers souhaitent garder leurs vins en cave le plus longtemps possible. Ce souhait, qui a une logique économique (le vin est vendu plus tard mais plus cher car il est meilleur) et une logique de marque (le producteur maîtrise mieux le moment où sa productin sera bue et donc la perception de son produit par les consommateurs) se heurte ici aussi à la question de la trésorerie.

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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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