Ce soir à Monbazillac, des viticulteurs et des coopératives essaieront de mobiliser contre une AOC trop stricte
Bergerac avait de quoi être fier de sa viticulture : « Nous avons des atouts avec des produits de qualité et un cahier des charges plus contraignant qu'à Bordeaux. » C'était ce qu'expliquait en octobre Patrick Montfort, le président de l'Interprofession des vins de Bergerac.
Et ça ne plaît pas à tous. Une partie du monde viticole commence même à se poser des questions sur la distance qui sépare les ambitions de la réalité. Aussi, une réunion publique est organisée de manière apparemment informelle, ce soir à 20 h 30, au château de Monbazillac.
Voilà le thème : « Les exploitations viticoles du Bergeracois sont confrontées à des difficultés économiques, et ne peuvent pas supporter des contraintes supplémentaires sur le cahier des charges de l'AOC qui augmenteraient les coûts de production. Nos objectifs sont de demander l'adaptation du projet de cahier des charges aux conditions économiques sur la densité, le rendement, etc. »
En fait, beaucoup de viticulteurs voient arriver chez eux les premiers contrôles et constatent à quel point les conditions d'obtention de l'agrément ont changé, à quel point elles induisent de nouveaux coûts et à quel point le cours du bergerac est toujours aussi bas.
Ils vont se compter...
« Le cahier des charges a été validé lors d'une assemblée générale de la Fédération des vins où il y avait peu de monde, assure Jean-Paul Landat, l'un des organisateurs. Il y a encore de la marge pour discuter avant le printemps. » Éric Chadourne, président de la coop Bergerac-Le Fleix, explique « que la situation financière est de plus en plus tendue, que le bergerac est toujours en entrée de gamme et que le prix d'achat ne couvre même plus les frais. Nous allons donc lors de cette réunion faire signer une motion demandant une assemblée générale extraordinaire de la Fédération pour revoir le cahier des charges ». Et elle leur permettra aussi de se compter...
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