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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Le Président des Vins de Pays d'Oc interpelle la Ministre de la Santé

Le Président du Syndicat des Producteurs de Vin de Pays d'Oc, Jacques Gravegeal, a adressé une lettre ouverte le 13 janvier dernier à la Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot. Protestant contre "la décadence de la gastronomie française", Jacques Gravegeal en veut pour preuve la recette de poulet au Coca-Cola présentée récemment par le prestigieux magazine Elle à table, pourtant"véhicule du « savoir faire gastronomique français »". Pour Jacques Gravegeal, le manque d'investissement de la filière vin dans la publicité conduit la presse à se tourner vers les ressources publicitaires d'autres acteurs du marché des boissons : "de grands groupes industriels". "A quand, les pâtes au « Redbull » conseillées pour les cantines scolaires ?" demande le Président d'Interoc.

Dans un plaidoyer en forme d'appel au secours, Jacques Gravegeal demande que l'Etat défende "haut et fort les couleurs magnifiques de ses territoires et de son patrimoine national". Il met pour ce faire en vis à vis les 2400 emplois que représente Coca-Cola en France et les 260 000 emplois directs de la filière vin dans la seule région Languedoc-Roussillon. Le Président d'Interoc rappelle également à la Ministre de la Santé l'importance du vin, de la gastronomie comme des paysages vignerons, dans le tourisme, autre secteur déterminant de l'économie française. Et l'invite à s'interroger avec lui sur le point de savoir si "la France préfère défendre le Coca-Cola plutôt que ses vins"

Communiqué de presse Domaine de Manse, Maurin, le 14 janvier 2009

Gastronomie : la France préfère défendre le Coca-cola plutôt que ses vins

Dans une lettre ouverte envoyée ce jour à Madame Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, les Vins de Pays d’Oc dénoncent l’hypocrisie et les dérives de la situation française en matière de défense du patrimoine gastronomique français et de communication sur le vin.
Le dernier numéro du magazine « Elle à Table » (janvier-février 2009), présente, à la page 57, une recette de «Travers de Porc confits au Coca-Cola » annoncée en édito page 5 comme « un plat tendance pour un menu très original et bluffant ». La promotion d’un produit industriel, dont personne n’ignore aujourd’hui les effets sur la santé, au travers d’un titre de presse reconnu pour sa qualité et sa crédibilité, est révélatrice des effets ravageurs de la politique conduite par notre pays en matière de communication sur le vin.
Depuis plusieurs années, les ligues anti-alcool ont décidé de fustiger la filière viticole. En multipliant les contentieux et en exploitant les failles du cadre réglementaire sur la publicité, issu de la loi Evin, elles cherchent purement et simplement à prohiber toute forme de communication sur nos produits. Ces actions ont entraîné une chute importante des investissements
publicitaires de la filière et la méfiance des médias conscients aujourd’hui des menaces contentieuses qui pèsent sur eux s’ils osent parler de vin. Pour compenser cette baisse de recettes, les médias se tournent donc vers des produis industriels comme Coca-cola.
« Cette politique, véritable travail de sape mené depuis des années, est en train de faire mourir la filière à petit feu. Les conséquences sur la consommation et surtout sur l’image du vin est catastrophique. Alors que le Président de la République demande le classement de la gastronomie française au patrimoine immatériel de l’humanité, les pouvoirs publics laissent avec complaisance les associations anti-alcool détruire un pan entier de ce patrimoine. À quand les pâtes au Redbull conseillées pour les cantines scolaires ? », déclare Jacques Gravegeal, Président du Syndicat des Producteurs de Vin de Pays d’Oc.
La France reste la référence mondiale en matière de production viticole. Mais pour combien de temps encore ? La situation de la communication sur le vin dans notre pays symbolise la crise profonde que traverse la filière viticole française. Un secteur qui souffre plus que jamais économiquement sur un marché mondial totalement bouleversé par une crise financière
internationale. Le Syndicat des producteurs de Vin de Pays d’Oc demande solennellement au Gouvernement de notre pays de prendre la mesure de cette situation. Pour les Vins de Pays d’Oc, il est impératif de repenser le nécessaire équilibre entre les impératifs de santé publique, que nul ne peut ignorer, et la survie de l’ensemble de la filière.

« Il faut savoir ce que l’on veut. Coca-cola, en France, c’est 2400 emplois. Le Vignoble français, c’est 751 400 hectares dont 260 000 en Languedoc-Roussillon et plus de 800 000 emplois induits dans des métiers aussi différents que vignerons, tonneliers, oenologues, négociants, bouchonniers, courtiers, cavistes… Pensez-vous que les touristes du monde entier, privilégiant la France comme destination, préfèreront visiter les usines de Coca-cola plutôt que les châteaux de la Loire, les châteaux bordelais, les hospices de Beaune, la route des vins d’Alsace… ? En Languedoc-Roussillon, ces mêmes touristes préfèreront sensiblement admirer l’immensité de nos vignes face au Canal du Midi, à la Cité de Carcassonne, au Pont du Gard, ou encore la beauté des ports de Collioure ou de Banyuls », conclut Jacques Gravegeal.

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