Depuis sept mois, le domaine viticole de Jacques Cattin à Voegtlinshoffen bénéficie des compétences d’une étudiante chinoise pour conquérir le marché de l’Empire du milieu.
Jia. Prononcez ya. « Quand je suis arrivée en Alsace, mon nom de famille a tout de suite plu aux gens. Il était facile à retenir. Et "ja", c’est positif en alsacien… », sourit -évidemment- Yujie Jia.
La jeune Chinoise de 24 ans travaille pour Jacques Cattin sur le domaine Joseph Cattin à Voegtlinshoffen, depuis mai dernier. C’est Jacques Cattin "fils", responsable de l’exportation sur l’exploitation, qui a contacté Yujie, étudiante en Master en commerce international des vins et spiritueux à l’École de commerce de Dijon.
Voulant s’attaquer au gigantesque marché de l’Empire du milieu, Jacques Cattin a demandé à la Chinoise de le soutenir dans son projet. Yujie et Jacques ont tout d’abord rencontré en mai dernier plusieurs importateurs sur le plus grand salon asiatique des vins à Hong Kong. « J’avais pris les rendez-vous à partir de la France », explique la jeune Chinoise dans un français impeccable. Et cela fait à peine plus d’un an que Yujie parle français.
Des clients à Pékin, Hong Kong et Shangaï
C’est à l’Alliance française de la ville de Wuhan, au centre de la Chine, dans la province du Hubei, que Yujie a pris des leçons. En sept mois, elle se débrouillait. « J’ai aussi beaucoup parlé avec une amie qui travaillait à l’Alliance. Beaucoup lu. Beaucoup écouté ». C’est après sa licence en économie et commerce international et un stage chez un importateur chinois, ASC Fine Wines, que l’étudiante décide de poursuivre ses études en France.
Pour Yujie, les vins alsaciens ont de l’avenir en Chine : « Les Chinois les apprécient. Ils sont à leur goût, parfumés et sucrés ».
En novembre dernier, toujours pour le domaine Joseph Cattin, la jeune femme a refait un déplacement à Hong Kong pour y rencontrer les trois importateurs partenaires pour Pékin, Shangaï et Hong Kong. « J’en ai profité pour faire des séances de dégustation et de formation à la clientèle. Dans ce cadre, je présente aussi le vignoble alsacien et, bien sûr, le domaine Cattin. Pour les Chinois, c’est important de connaître le terroir d’où sont tirés les vins. Il y a d’ailleurs de plus en plus d’écoles de dégustation de vins qui se créent en Chine », dit-elle. Reste que la vigne n’est pas une culture inconnue en Chine.
La province du Shandong, à la frontière de la Corée du sud, est une grande région viticole. « On y trouve même du riesling d’Alsace », s’amuse Yujie.
Pour le moment, ce sont 10 000 cols du domaine Joseph Cattin qui sont partis en Chine. « Principalement du crémant et des grands crus », précise Jacques Cattin, très heureux à l’idée de continuer sa collaboration avec Yujie quand elle rentrera dans son pays.
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