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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Le bilan commercial de 2008 est plutôt positif pour les producteurs de blanquette et de crémant. Mais la prudence reste de mise pour 2009.

Alors les champagnes reculent, les blanquettes et les crémants progressent. Dans le petit monde des vins effervescents, les résultats des ventes en 2008 font presque l'effet d'une bombe. Principal opérateur sur l'aire d'appellation de Limoux avec près de six millions de bouteilles vendues chaque année, la cave de Sieur d'Arques effectue un inventaire précis cette semaine. Mais déjà, ses vignerons savourent une progression qui devrait tourner autour des 4 à 5 % par rapport à 2007. Cela marche fort plutôt bien à l'export, comme au Brésil où les bulles de Sieur d'Arques ont même volé la vedette en fin d'année aux champagnes en retenant l'attention de l'Élysée pour la visite officielle de Nicolas Sarkozy.

Et paradoxalement, la période des fêtes n'a pas été marquée par la récession. « Les gens ont consommé des bulles. On a même dû faire pas mal de réassorts chez nos clients dans les quinze derniers jours, chose que l'on n'avait pas vue depuis longtemps », explique Françoise Gazeau-Antech pour les blanquettes et crémants Antech. Cette maison termine l'année 2008 en progression de 7 %. Chez Salasar, autre poids lourd avec un million de bouteilles, les résultats sont stables. « On ne va se fâcher compte tenu du contexte général, mais les négociations restent très difficiles avec la grande distribution. »

Pour l'année qui vient, la profession reste zen. Et attend le mois de janvier pour voir comment les marchés se comporteront: « C'est traditionnellement un mois capital pour nous avec tous les réapprovisionnements. Maintenant si la tendance de 2008 se confirme et que les champagnes ne cassent pas leurs prix, je ne vois pas pourquoi ça irait mal. La qualité de nos produits commence à être bien connue », indique Françoise Gazeau-Antech. Enfin, Sieur d'Arques entend se maintenir dans la course en investissant toujours dans le domaine du marketing et en fêtant en beauté les vingt ans de Toques et Clochers. « Ce n'est pas parce que le contexte économique est tendu qu'il faut tout arrêter. Il faudra rester prudent et attentif aux marchés », souligne Alain Gayda, directeur général.

Source : http://www.ladepeche.fr