Le réveil est difficile, la bouche pâteuse, le foie un peu chargé. C'est certainement la conséquence d'un repas trop riche ou trop arrosé.
Guy Benneteau, viticulteur bien connu dans l'appellation du Blayais, du haut de ses 80 ans d'expérience presque sans « gueule de bois », a quelques trucs utiles. Malheureusement, c'est souvent avant d'ouvrir la bouteille qu'il est possible d'agir.
Le premier commandement de l'ancien grand maître de la Connétablie de Blaye est de ne jamais boire sans manger avant. « Même à l'apéritif, avec des alcools forts, il faut avaler petits gâteaux ou tout autre chose. L'idéal serait du pain et du gruyère. Cela facilite l'absorption de l'alcool par le corps. Et donc une meilleure récupération dans les heures qui vont suivre. »
Fort d'une vingtaine d'années de concours et de dégustations à travers la France et au niveau mondial, Guy a pu amplement éprouver la méthode, sur lui ou auprès de ses collègues. « Même lors des dégustations, alors que l'on recrache le vin, il faut appliquer ce principe », précise le professionnel.
Attention aux mélanges
L'ancien viticulteur de Cars a aussi des principes dans le mariage des différents vins au cours du repas. « Il ne faut pas mélanger vins de l'Ouest et vins de l'Est. » Ici, pas d'histoire de rouge sur blanc ou inversement. Les tannins des vins allant de la vallée de la Loire aux contreforts basques des Pyrénées ne s'accommoderaient pas avec ceux allant des plaines d'Alsace en passant par la Bourgogne jusqu'aux côtes de la Méditerranée.
Ne voyez pas là un chauvinisme vinicole. « Il y a de très bons bourgognes. Et ils ne donnent pas mal à la tête comme on l'entend souvent. Il faut simplement que les autres vins du repas viennent aussi de l'Est. »
Malgré tout, Guy recommande de « boire bon et raisonnablement, et ce n'est pas seulement une question de sécurité routière ».
Des plantes miracles
Quand le mal est fait, il reste des solutions pour soulager la douleur. Armande Montion, de Gauriac, est une grande adepte de la médecine par les plantes. « Après coup, il reste la sauge, la reine des foies malades. La salvia officinalis est la plante qui sauve des gueules de bois, cerveaux embrumés et autres estomacs surchargés ».
Versez 15 à 30 grammes de ce tonifiant dans un litre d'eau en infusion pendant trois minutes. D'autres aromates facilitent aussi la récupération. « Le romarin, autrement appelé la rosée de mer, rétablit les fonctions hépatiques d'un foie paresseux ou malade. Par contre, il est très tonique. Il faut éviter d'en prendre le soir, et deux au maximum par jour. » À prendre en tisane, une cuillère à café par tasse (lire ci-dessus).
Enfin, il reste le pissenlit, un très bon « digestif ». Les feuilles peuvent se manger en salade, aussitôt cueillies. Mais n'allez pas dans les prés tout de suite, ils ne poussent qu'en fin d'hiver ou au début du printemps. Par contre, les racines séchées se prennent à raison de 30 à 60 grammes par litre d'eau, en décoction.
Une solution draconienne
Pour sa part, Armande préfère une autre solution « draconienne ». « Il suffit de déguster une cuillerée à soupe d'huile d'olive mélangée à du jus de citron avant le repas. Il faut tout même avouer que ce n'est pas très facile à l'avaler. »
Pour ceux qui ne seraient pas convaincus par ces remèdes, il reste la pharmacie. Le temps d'attente risque d'être un peu long. Même si la pathologie est bien connue en cette saison, les clients sont nombreux.
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PS : amusant , cet article est l'exact opposé d'un article du Figaro d'hier
