La campagne de vente en primeur du millésime 2007, à Bordeaux, n’a pas connu le succès et la demande internationale des grands millésimes comme 2000, 2003 et 2005.
Les châteaux qui ont souhaité mettre leur vin sur ce marché très particulier des primeurs ont été deux fois moins nombreux et encore, seule une cinquantaine de grands crus, de réputation mondiale, peuvent se targuer d’avoir vendu la totalité des volumes proposés.
Cette campagne en demi-teinte était attendue, en raison d’un environnement monétaire défavorable. La force de l’euro par rapport à la livre et surtout au dollar, pénalise les acheteurs britanniques et américains, qui sont traditionnellement en première ligne pour ces achats. En revanche, plusieurs pays d’Asie en ont profité pour entrer sur ce marché spécifique. Le Japon, la Corée, Hong Kong et Singapour, ont acquis des marques fortes, telles les premiers crus du Médoc et de Saint Emilion, mais aussi des crus de renom comme La Mission Haut Brion, Pontet Canet, Branaire Ducru, ou Lynch Bages. Les crus bourgeois et les vins moins cotés ont connu plus de difficultés pour séduire les acheteurs.
L’export n’a donc pas acquis, comme prévu, des volumes comparables à ceux des quatre années précédentes, mais le marché intérieur a, en revanche, pris position. C’est notamment la grande distribution qui a acheté ce millésime en primeur, sans espoir de spéculation lucrative, mais dans le but de constituer un stock attractif pour les futures foires aux vins, et pour garder leur place sur un marché qui devient très concurrentiel en cas de grand millésime.
On notera aussi que les particuliers, grâce au développement des achats par Internet, ont été nombreux à s’inscrire, et n’ont pas boudé leur plaisir, tant dans les crus de rouge que du Sauternais.
Enfin les prix ont diminué pour les premiers crus du Médoc avec une baisse remarquée de moins 26% par rapport au millésime 2006. Mais beaucoup d’autres châteaux se sont contentés d’une baisse symbolique de moins 5%, ou même d’essayer de vendre au même prix que l’an passé. Ce qui n’a pas toujours très bien marché. Ceci explique peut-être cela...
Source : http://www.lejournalduvin.com