Millésime 2011, un grand séducteur
L'édito de Christophe Tupinier :
2011, un millésime pour les gourmands
Un peu de douceur... Depuis 2004, le premier concerné par un numéro spécial de Bourgogne Aujourd'hui, 2011 est l'un des millésimes les plus "lisibles", les plus faciles à comprendre que nous ayons eu à déguster. Inutile de se torturer les neurones en se demandant à quoi ressembieront les vins après la fermentation malolactique, dans deux ans ou dans cinq ans...
Quelques mois seulement après leur naissance, ils révélaient, tout particulièrement en rouges, leur nature profonde et tout porte à croire qu'ils garderont ce côté "gourmand" qui fait aujourd'hui leur charme.
En vins rouges, dans les belles cuvées, les maturités n'étaient pas aussi élevées qu'en 2010 et 2009 ; couplées à des acidités basses, elles donnent des vins aux matières moyennes, mais avec des fruités expressifs, charnus et de beaux tanins tendres et délicats.
Les 2011 ne sont pas des monuments, mais de purs vins de plaisir et de gastronomie qui rappellent les 2007 par leur souplesse, avec toutefois davantage de consistance en bouche. Quant au potentiel de garde du millésime, si les meilleurs crus gagneront sans doute à patienter en cave cinq à dix ans, pour les autres, faites-vous plaisir dans les deux ou trois ans qui suivront leur mise en bouteilles.
Le style est globalement le même en vins blancs, mais une incertitude demeure, liée à la phase d'élevage qui reste bien plus importante en blancs qu'en rouges. En rouges, la finalité est de fixer les couleurs, les tanins... et d'affiner les vins, mais l'élevage n'apportera jamais à un vin la matière qu'il n'avait pas en sortant de la cuve de vinification.
En blancs, la messe n'est pas totalement dite à la vendange. L'élevage long sur lies, pratique bourguignonne ancienne et traditionnelle, a ce pouvoir étonnant d'affiner les vins quand l'année est trop riche, comme 2009 ou 2003, et au contraire de les graisser, de les nourrir quand ils manquent de substance sur la ligne de départ et c'était justement le cas en 2011 ... Des rendements abondants assortis de maturités correctes, sans plus, ont donné naissance à des vins nets, mais manquant un peu d'épaisseur.
"2011 est l'année type où il faut élever Iongtemps. Une fois que les vins seront en bouteilles, l'écart sera considérable entre ceux qui auront été travaillés pendant l'élevage et les autres", estimait un vigneron rencontré dans le cadre de la préparation de ce dossier. Un avis que nous partageons .
Prix : 6.00€