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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Hier, les femmes ont envahi le Palais des Congrès de Beaune pour le concours Féminalise. Leur palais, leur sensibilité et leur expérience ont décidé quels vins méritent une médaille.

Financement. Au total la journée des Féminalise aura coûté à Didier Martin aux alentours de 50 000 €. Note. Pour obtenir la médaille d’or, le vin doit obtenir 15 et plus, entre 14 et 15 pour l’argent et entre 13 et 14 pour le bronze. Profils. Toutes professionnelles du vin ou œnophiles averties, les dégustatrices sont des cavistes, viticultrices ou journalistes.

Installées par groupe de trois et alignées les unes derrière les autres, les amoureuses de bons vins ont fait vibrer leurs sens, hier, en dégustant chacune une quarantaine de breuvages venus de la France entière. Elles sont venues de Bourgogne, de toutes les régions de France et même de Belgique et du Japon pour participer au concours Féminalise qui récompense les vins sélectionnés par des femmes et uniquement des femmes. Les producteurs médaillés d’argent, de bronze et d’or pourront ensuite acheter les petits macarons du concours qu’ils colleront sur leurs bouteilles. La renommée des Féminalise n’est plus à faire, cette précieuse médaille booste les ventes, surtout en supermarché.

Une émotivité différente
Car la machine est bien rodée : impossible de tricher, la dégustation se fait à l’aveugle avec des bouteilles cachées par des chaussettes de couleur et chaque dégustatrice goûte un vin différent de sa voisine. Pour la notation, elles doivent attribuer 4 points à l’œil, 6 au nez et 10 à la bouche. Au total, trois femmes réparties dans toute la salle notent le même vin. La moyenne donne la note finale. La dégustation se déroule avec rapidité, les vins s’enchaînent et les appréciations se multiplient. « Les femmes sont beaucoup plus efficaces que les hommes en dégustation, elles sont plus rapides et se prennent beaucoup moins la tête », confie Didier Martin, l’organisateur du concours. Serait-ce grâce à leur palais que beaucoup disent plus développé que les hommes ? « Oui, ça joue je pense », confirme-t-il. Pourtant, ce n’est pas l’avis de Laurence Garel, rédactrice en chef du magazine Femmes à Rennes et venue jusqu’à Beaune pour déguster et noter les vins. « Je ne pense pas que les femmes sont de meilleures dégustatrices, c’est juste qu’elles le font de manière différente. Les hommes sont beaucoup plus techniques, alors que les femmes dégustent avec leur sensibilité, leur affect, leur expérience. C’est là que se trouve la différence ». Toujours est-il que les vins sélectionnés seront des vins considérés comme étant féminins, mais aussi masculins.

Marie Protet
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