L'AOC bourgogne tonnerre a vu le jour en mars 2006. Cette appellation a-t-elle déjà permis aux viticulteurs tonnerrois de se démarquer ?
Après douze ans de démarches, les vignerons tonnerrois obtenaient en mars 2006 de faire figurer l'appellation bourgogne tonnerre sur les étiquettes des vins blancs du Tonnerrois. Ces vins, qui se vendaient jusqu'alors sous le nom de bourgogne générique, entraient dans le cercle des AOC. Cette reconnaissance a-t-elle déjà eu un impact ? Le point avec Raphaël Masson, président du syndicat de défense de l'appellation.
En cinq ans, qu'a apporté l'AOC ?
Un petit plus au niveau de la clientèle. Les gens viennent spécialement chercher du bourgogne tonnerre blanc. Et ceux qui ont eu l'occasion de le goûter y restent fidèles. Notre AOC ressort régulièrement dans les dégustations, sa qualité est reconnue. Une AOC permet de se démarquer de la grande masse des bourgogne même si des appellations en bourgogne, il y en a beaucoup d'autres.
A-t-elle permis au vignoble tonnerrois de gagner en notoriété ?
Nous avons encore pas mal de boulot à faire sur ce plan-là . Lors du salon des vins à Auxerre le week-end dernier, j'ai rencontré pas mal d'Icaunais qui ne savaient pas que cette AOC existait. Il y a un déficit de communication. Nous sommes un petit syndicat, ce n'est pas évident de mener des actions de promotion.
Cinq ans à l'échelle d'une AOC, c'est court ?
Dans le monde du vin, il faut être patient ! La reconnaissance prend du temps. Elle viendra du fait de la présence des vignerons sur les salons qui développeront leur clientèle, des médias C'est l'histoire, je pense, d'une ou deux générations. Nous sommes peu nombreux dans l'appellation, c'est notre limite. L'un des facteurs de développement d'une AOC, c'est aussi la présence d'une grosse maison de négoce dont l'envergure commerciale bénéficie à tous. Dampt et Gruhier ont fait beaucoup pour l'appellation. Mais, il y a encore à faire. Avec 150 hectares exploités sur une aire géographique de 800 hectares, nous avons un potentiel de développement mais celui-ci est lié à l'essor commercial de l'appellation
Quels sont les projets du syndicat ?
L'étape suivante pourrait être de passer en appellation communale pour davantage se démarquer comme est en train de le faire Vézelay. Mais, c'est compliqué car cela implique encore une baisse des rendements et une aire d'appellation encore plus restreinte. Et, il y a une réserve : faire figurer seulement la mention Tonnerre sans le nom bourgogne, cela n'est pas gagné d'avance. Vézelay, qui a une plus grande notoriété touristique avec sa basilique, peut le faire.
Propos recueillis par PP
http://www.lyonne.fr/editions_locales/t ... HBhs-.html