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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Contrefaçon, rebond du marché et angoisse nucléaire au repas annuel du CIVB.

Comme chaque année, le Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) a réuni hier la presse internationale à Paris pour faire le point. « Après la chute brutale de 20 % de notre commercialisation en 2008 et 2009, nous avons récupéré en 2010 la moitié des volumes à l'export », a résumé Georges Haushalter, président du CIVB depuis juillet 2010.

En duo avec Laurent Gapenne, vice-président du CIVB, Georges Haushalter a décliné les grandes lignes du plan Bordeaux demain, dont l'ambition est de développer les volumes et de valoriser la gamme. Le redéploiement des efforts marketing du CIVB sur sept pays cibles prioritaires (Allemagne, Belgique, Chine, France, Japon, Royaume-Uni et USA) a donné lieu à de nombreuses questions. Pour faire face au recul du marché français (- 0,8 % sur les rouges en grandes et moyennes surfaces, - 2,5 % sur les blancs secs, - 2 % sur les blancs liquoreux et + 7 % sur les rosés), le CIVB oppose néanmoins une réponse limitée. « Tant que la culture du vin sera diabolisée dans notre pays, il sera très difficile de réagir », s'est défendu Georges Haushalter.

Art, exploration, fun

Dans son plan Bordeaux demain, le CIVB a repositionné la gamme des bordeaux autour de trois catégories d'offres distinctes (art, exploration, fun). « La richesse et la force de Bordeaux se trouvent dans la catégorie ''exploration'', cet univers des petits châteaux de 7 à 15 euros. À nous de rendre ces bordeaux désirables », affirme le CIVB. Beaucoup d'espoirs sont placés dans l'application Smart Bordeaux qui permet de se renseigner sur la première étiquette venue à partir d'un smartphone. Une application qui pourrait également servir à déjouer les contrefaçons en Asie et en Chine particulièrement.

En ouvrant cette rencontre autour d'un déjeuner près de la place de l'Étoile, Georges Haushalter a adressé son soutien au peuple japonais dans les épreuves qu'il traverse actuellement.

« La catastrophe nucléaire de Fukushima change évidemment notre perception des choses, y compris vis-à-vis de la centrale du Blayais très proche de notre vignoble, a-t-il répondu à une question sur ce point. Ce n'est pas au CIVB de déterminer la politique énergétique. Mais nous sommes préoccupés et serons très attentifs aux réponses apportées à ces interrogations. »

Dominique de Laage
http://www.sudouest.fr/2011/03/18/les-v ... 3-2780.php