Index du forum ‹ Les rubriques ‹ Histoire du vin et de la vigne... découvrir le vin, l'aborder, s'informer ‹ Histoire de vin ‹ Presse du vin

[Jean-Pierre NIEUDAN]

Issu du seul cépage savagnin, le vin jaune, qui tire son nom de sa robe dorée, est produit dans les quatre appellations du Jura. Vendangé vers la mi-octobre, le savagnin, vinifié de manière traditionnelle, vieillit en fûts de chêne durant six années. Se forme alors, à la surface du vin, une pellicule de levures vivantes, qui développent de façon lente et complexe ce goût très particulier, qui confère au jaune ce côté atypique. Le Jura en produit 2 500 hl chaque année (3 % de la production). Un vin jaune de l’année de la mise en bouteille se vend entre 20 et 30 euros.

Les clés aux ambassadeurs
La Percée s’appuie sur un collège d’ambassadeurs des vins jaunes du Jura, dont les membres sont cooptés. Créé dès l’origine, il compte les présidents des AOC, tous les anciens présidents des Percées, des représentants de la société civile. Depuis un an, Jean-Michel Petit, vigneron à Pupillin, est à la tête des ambassadeurs.

15 ans de Percée
Au fil des années, les Percées sont montées en puissance. Chaque ville ou village rivalise de créativité. L’an dernier pour son retour à Poligny, la 14 e Percée connaît un record de fréquentation, avec 52 000 visiteurs, elle en avait accueilli 20 000 personnes, 14 ans plus tôt. Ruffey-sur-Seille servira de cadre à l’édition 2012.

Des parrains célèbres
Chaque année, une personnalité est invitée pour la mise en perce. Petite liste non exhaustive : Joël Robuchon Bernard Clavel José Bové Jean-Marie Pelt l’applaudimètre explose l’année dernière à Poligny avec Pierre Perret. Maud Fontenoy (Cramans) reste la plus jeune marraine et la seule femme. 2011 ? Le suspense demeure.

Arbois version 2011
La 15 e édition retrouve Arbois. Depuis un an, tout le pays de la Cuisance se mobilise. La Percée millésime 2011, s’articulera autour de plusieurs temps forts. Au rang des nouveautés, un challenge de sommellerie.

Du rouge, du blanc, du jaune dans les verres
Le vin jaune s’apprête à passer son grand oral : examens visuels, olfactif et gustatif à l’appui, jaugé par 50 000 personnes en deux jours. Intimidant non ! Quatre-vingt-cinq vignerons, installés dans les caves des maisons arboisiennes, feront découvrir la gamme des vins du Jura : du jaune en tête, mais également rouge, blanc, crémant, vin de paille. On sert à peu près 15 000 bouteilles à chaque Percée du vin jaune. Soit deux cents bouteilles par vignerons, en moyenne !

La mise en perce
C’est LA cérémonie officielle, et le rituel est bien rodé. Le dimanche matin, un cortège coloré — composé des ambassadeurs des vins jaunes, des confréries invitées, des vignerons — défile à travers les rues, applaudi par la foule et immortalisé par des milliers d’appareils photos. Après la bénédiction du fût de vin jaune, le cortège se déplace sur le podium, où se déroule la mise en perce, sur la place du Champ de mars cette année. Le coup de marteau libérateur déclenche les cris enthousiastes de la foule.

Master chefs et enchères
Chaque année, un concours de cuisine voit s’affronter, le matin, huit étudiants et apprentis, et l’après-midi, huit professionnels, professeurs et formateurs. Samedi, ils auront à décliner une longe de veau farcie, à base de morilles et de vin jaune. Le chef étoilé du Puy-en-Velay, François Gagnaire, parrainera le concours.

Dans le rôle de l’invité d’honneur du jury : le chef de Chagny, Jacques Lameloise. Le trophée André-Jeunet, du nom du grand cuisinier jurassien, récompense le meilleur des chefs.

Dimanche, pour la première fois, un concours révélera le meilleur sommelier des établissements scolaires et des centres de formation.

La vente aux enchères de vieux millésimes remontera le temps. Vin de garde, le jaune peut se le permettre. 1774 : un jaune d’Antoine Vercel mis en bouteille sous l’Ancien régime, estimé à 6 500 euros, cherchera preneur. Le XX e siècle sera nettement plus accessible : estimation entre 60 et 500 euros le flacon. Mais quel flacon ! Un château-chalon de 1929 d’Élie Macle est parti à 980 euros, l’an dernier. À voir, à défaut d’acheter, samedi, près de la promenade Pasteur.

Renseignements: http://www.jura-vins.com

Source : http://www.leprogres.fr/fr/temps-libre/ ... -nuls.html