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Tursan : l'AOC, leur avenir

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mer 19 Jan 2011 09:09

Pour les viticulteurs du cru, l'Appellation d'origine contrôlée est indispensable.

Les vignerons du Tursan sont très remontés contre l'Inao (Institut national de l'origine et de la qualité), qui doit décider de leur avenir. À la fin de cette année, la catégorie de vins dans laquelle ils travaillent depuis des décennies, les VDQS (Vins délimités de qualité supérieure) n'existera plus. Or, cela fait une bonne décennie qu'ils se sont mis au travail pour demander à passer dans la catégorie supérieure, l'AOC (Appellation d'origine contrôlée). Et à un peu plus de six mois de la récolte 2011, les discussions avec l'Inao sont encore loin d'avoir abouti, c'est le moins que l'on puisse dire.

« En VDQS, nous étions à un rendement maximum pour les rouges de 65 hectolitres à l'hectare, expose Jacques Lafenêtre, président du Syndicat de défense et de contrôle des vins du Tursan, qui tenait son assemblée générale vendredi dernier, à la mairie de Geaune. Pour devenir AOC, on nous demande de passer à un rendement de 55 hectolitres. Nous avons proposé de passer à 60 hectos, puis à 59, rien à faire. Pour l'Inao, c'est 55, ils n'en démordent pas. »

Des bâtons dans les roues

L'affaire est délicate, parce que ces 5 hectolitres qu'on leur refuse représentent beaucoup. « Ça correspond à notre revenu, explique Thierry, producteur en Tursan. Alors que la cave coopérative marche bien, que la vente est bonne - on a même manqué de volumes l'an dernier -, qu'il n'y a pas de problème de marché, on nous met des bâtons dans les roues à ce niveau. C'est incompréhensible ! » Pour Jacques Lafenêtre, il y a un côté technique difficile à accepter. « On nous dit qu'il faut passer à 55 hectos par souci de cohérence régionale, pour faire comme nos voisins de Saint-Mont, dit-il. Mais les conditions de production ne sont pas du tout les mêmes. Avec 4 000 pieds de vigne à l'hectare en moyenne, nous sommes au plus faible rendement national, soit 1,3 kg par pied de vigne, ce qui est excellent pour la qualité. Or, en saint-mont, avec 3 500 pieds, ils sont à 1,7 kg. Ce n'est pas un progrès pour nous de travailler ainsi. »

Autre remarque pertinente, le degré des vins obtenus. « En cépage tannat, fait remarquer le président, on frise parfois les 15 % d'alcool. Si on nous limite encore le rendement, ce ne sera plus du vin rouge que nous allons produire, mais du vin doux naturel. On risque d'y perdre notre identité. »

Mais cette pointe d'humour s'éloigne très vite quand il s'agit de prendre position. « Si on nous empêche d'accéder à l'AOC, cela nous condamne à ne produire que des vins de pays, sous signe IGP (Indication géographique protégée). Mais j'affirme ici devant tous mes collègues qu'il n'en est pas question. Nous préférerons arracher nos vignes plutôt que de rester IGP, noyés dans les linéaires au milieu de quantités d'autres appellations illisibles. L'AOC, c'est notre seul espoir d'avenir. » Applaudissements nourris dans la salle, quasiment pleine. La tension sur ce dossier ne risque pas de retomber d'ici à la fin de l'année.

Le vignoble du Tursan représente un peu moins de 100 viticulteurs, qui cultivent 450 hectares de vigne, dont 75 % sont actuellement en VDQS. La récolte annuelle tourne entre 15 000 et 20 000 hectolitres de vin.

Jean-Louis Hugon
http://www.sudouest.fr/2011/01/19/l-aoc ... 5-2625.php
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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