Domaine de la Chaume, 14 ha de vignes à Vix, en Vendée. Christian Chabirand, son créateur en 1997, est passé en bio intégrale. Il exporte un flacon sur cinq et compte conquérir la Chine.
L'histoire
Le coteau exposé plein sud était vierge de toute vigne jusqu'en 1997. Christian Chabirand y plante alors ses premiers ceps sur un terroir qu'il choisit pour son sol calcaire jurassique, « qui se rapproche du bordelais ». Le domaine du Prieuré la Chaume est le plus méridional des vins de Loire, implanté dans le sud de la Vendée à quelques kilomètres de la Charente-Maritime.
Le viticulteur attendra six ans, contre trois en moyenne, pour procéder à sa première récolte. « La vigne était jeune. Elle méritait plus de sagesse pour plus de caractère », détaille Christian Chabirand, qui envisage d'emblée « une production de qualité avec une capacité de garde ». Deux autres vignes sont plantées, bénéficiant d'une exposition plein ouest en plateau.
Le domaine produit à 85 % du vin rouge, issu d'assemblages de merlot essentiellement et de cabernet sauvignon, pinot noir et négrette. Le Prieuré réalise aussi deux cuvées de rosé et une de blanc, confectionnée avec du Chardonnay.
La chimie bannie de la cave
Christian Chabirand se refuse à « brutaliser le vin. La récolte se fait entièrement à la main. Je travaille de façon naturelle depuis le début. » Il a d'ailleurs sollicité dès 2009 le label agriculture biologique. Le viticulteur n'emploie aucun engrais ni produit chimique dans ses vignes, condition d'obtention du label. Mais lui va plus loin, le logo AB ne prenant pas en compte la vinification.
« J'ai aussi banni la chimie de la cave, précise l'oenologue. Mes cuvées ont trois à quatre ans d'élevage et j'utilise les sulfites à dose homéopathique lors de la mise en bouteille, car le vin en produit lui-même avec l'oxydation. » Et, pour produire encore plus bio si l'on peut, il a passé un accord avec le parc interrégional du Marais Poitevin afin de réhabiliter en prairies les terres qui bordent son vignoble, auparavant exploitées en culture céréalière.
Le domaine a vendu sa première bouteille en juin 2004. Il réalise aujourd'hui environ 35 000 bouteilles par an. Une sur cinq est exportée en Belgique, Grande-Bretagne, Danemark, Suisse, Canada, mais aussi au Japon depuis quatre ans et sur les côtes ouest et est des États-Unis. Prochain marché à conquérir, celui de la Chine. Christian Chabirand s'y est rendu en novembre.
« Les Chinois fortunés sont prêts à investir dans des bouteilles françaises, assure-t-il. Une petite quantité de vin vendue là -bas représente tout de suite de gros volumes. » Le viticulteur espère passer, dans trois ans, à 45 000 bouteilles annuelles. Son objectif : réaliser la moitié de ses ventes à l'export en Chine. Et, au printemps prochain, il part conquérir le marché coréen.
Sophie CAPELLE.
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