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Vendanges “tardives” dans le Bordelais

Messagepar Jean-Pierre NIEUDAN » Mar 12 Oct 2010 09:14

Pierrette, Lucette, Josette, trois septuagénaires vendangeuses du château d’Yquem. Elles sont là pour « se distraire », « rajeunir » et « pour l’argent ». Elles arpentent 2 à 3 km par jour, se courbent sur les pieds de vigne pour sélectionner, grain par grain, les raisins à différents stades de maturation, suivant des consignes scrupuleuses variant de jour en jour, d’heure en heure. Dans le Sauternais, les viticulteurs recrutent de nombreux vendangeurs âgés. « Les vendanges à Yquem sont très pénibles : on marche énormément, on a parfois trois kilos de terre aux pieds, et des paniers de 6 à 7 kg », explique Antoine Depierre, le chef de culture.

Les seniors constituent cette année 11 % des quelque 180 “coupeurs” recrutés dans ce premier cru supérieur de Sauternes. Ils peuvent représenter jusqu’à 20 % dans d’autres châteaux bordelais, résultat, souvent, de la politique de fidélisation qui voit trois quarts des vendangeurs revenir d’une année sur l’autre. Les retraités sont une main-d’œuvre de prédilection des liquoreux « pour leur côté disponible, méticuleux et consciencieux », souligne Jean-Pierre Faure, maître de chai de La Tour Blanche, premier cru classé de Sauternes. « On leur demande de faire un travail d’orfèvre », dit-il, car « ici plus qu’ailleurs c’est le vendangeur qui va déterminer la qualité du vin ».

Payés au Smic horaire

« Il faut avoir l’œil, il ne s’agit pas de passer à côté des grappes confites car quelques jours après, elles sont perdues », lance Marie-Thérèse Aymon, 60 ans, qui vendange depuis deux ans à La Tour Blanche et n’éprouve plus de difficulté à distinguer la pourriture noble de « la pourriture aigre ». Dans le Sauternais, les coupeurs « passent en moyenne quatre à six fois dans les rangs, contre une seule fois ailleurs », explique son chef d’équipe, Eric Periat. Ils travaillent une vingtaine de jours étalés sur une période de deux mois, en attendant que le champignon Botrytis fasse son œuvre : « On nous appelle pour travailler trois jours, puis pour un seul jour la semaine d’après, il faut être disponible, c’est l’avantage d’être à la retraite », souligne Odette Gauchet, 67 ans.

Payés au Smic horaire avec, selon les cas, une prime ou une bouteille pour récompenser l’assiduité, les retraités sont de plus en plus nombreux à travailler dans les vignes du Bordelais, « signe des temps », selon M. Depierre, qui constate aussi une recrudescence des plus de 45 ans « par pur besoin financier ». « On a une liste d’attente énorme, c’est un phénomène inquiétant », dit-il. « Ça fait mal au cœur de voir des gens qui triment à 75 ans pour gagner un peu plus », ajoute son adjoint Benjamin Baudry. « Ça fait onze ans que je suis à la retraite, et onze ans que je fais les vendanges, sinon je n’y arrive pas », admet Bernard Bariteau, 69 ans, ex-ouvrier spécialisé qui vendange à Château Brown.

Source : http://www.bienpublic.com/fr/france-mon ... elais.html
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Jean-Pierre NIEUDAN
 
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