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[Jean-Pierre NIEUDAN]

Un petit blanc en bavardant au grand air, avant de passer à la table, pour accompagner des sushis, des amuse-gueules, et un rouge pour les grillades sur le barbecue, qui est très sollicité ces derniers jours. Voilà le programme de cette chronique d’aujourd’hui.

Hunyady Tramini Kéthely 2008, Hongrie

J’aurais mis ma main au feu que tramini désignait le cépage et qu’il s’agissait en traduction libre de « traminer » (après vérification, gewürztraminer sur le site Web de la maison). Arôme typique de litchi et notes florales ainsi qu’une bouche pas très sèche, avec une finale florale, épicée, et le tout bien dosé. Franchement, on ne peut que s’incliner. Il me rappelle les bons traminers du Haut-Adige italien. Produit en Hongrie par la famille Hunyady, originaire de Transylvanie, il fait partie de la récente cuvée des pays de l’Est du magazine Cellier et ferait la part belle à des sushis, entre autres choses.

Veltlinsky Grüner Veltliner 2008, Weinviertel Qba, Autriche

Étonné, impressionné, emballé, voilà quelques-uns des qualificatifs que j’utilise pour décrire mon impression après avoir goûté ce grüner veltliner. Ce cépage exclusif à l’Autriche propose des notes se rapprochant habituellement du chenin de la Loire avec un côté plus serré, moins miel que ce dernier. Vendu à un prix imbattable, il pourfend bien des vins farauds du même style à des prix, eux, nettement supérieurs. Vin de Basse-Autriche (Niederösterreich en allemand) excellent en apéro.

Chardonnay/sauv. Côté Tariquet 2009, vin de pays Côtes de Gascogne 2009

Un spécialiste en vins, Hugh Johnson, a déjà dit des vignerons français qu’ils étaient géniaux parfois dans l’utilisation du bois. J’ajouterais que certains sont aussi des maîtres de précision dans l’élaboration de vins blancs. Et parmi eux, la famille Grassa du sud-ouest de l’Hexagone, qui est passée maître des cépages locaux petit et gros manseng. Ici, avec les cépages internationaux sauvignon et chardonnay, elle montre encore une fois sa grande adresse. Cet assemblage inusité présente, plutôt discrètement au nez puis ouvertement en bouche, tout son arsenal avec une grande finesse, un rappel de fruit de la passion et une finale irrésistible, très sèche, minérale comme on l’aime. Ciabatta au thon en salade et tomate ou amuse-gueules divers.

Sauló Espelt 2008, Empordá, Espagne

Empordá est une appellation de la Catalogne où les producteurs Espelt engendrent dans le plaisir, d’après leur site Web et leurs étiquettes, différentes cuvées. Celle-ci est une cuvée à base de grenache et de carignan de laquelle émergent des odeurs de fruits rouges, d’épices et des notes végétales. La bouche est grasse, généreuse, très moderne, et se termine sur des notes de graphite et de cacao. Racoleur, oui, mais ce vin est bougrement sympathique dans cet habillage et est vendu à prix invitant. Très bon avec les viandes rouges cuites sur le barbecue


Gilles Magny
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