Les Québécois ont accentué leur consommation de vin, rouge de préférence, optant de plus en plus pour les produits américains et « nouveau monde », en 2009-2010.
Les données du dernier exercice financier de la Société des alcools du Québec (SAQ) montrent que les ventes de vins (1,9 milliard) ont augmenté de 5,6 % par rapport à l’année précédente, soit de quelque 100 millions de dollars.
Près de trois bouteilles de vin sur quatre (73 %) achetées par les Québécois étaient du vin rouge, comparativement à 23 % pour des blancs et 4 % pour des rosés.
La France perd du terrain
En hausse de 21,9 % sur 2008-2009 (et de 20,2 % au cours des cinq dernières années), les vins en provenance des États-Unis occupent, pour la première fois, la troisième place des pays producteurs les plus prisés des consommateurs québécois. Seuls les vins de l’Affrique du Sud (+29,3 %) et de la Nouvelle-Zélande (+23,1 %) ont affiché une plus forte progression l’an dernier.
Les vins français (31,2 %) et italiens (23,2 %) accaparent toujours plus de la moitié du marché québécois, malgré une baisse en popularité depuis quelques années. « La France représentait 36 % des ventes en 2006 », a fait remarquer Isabelle Merizzi, directrice des affaires publiques à la SAQ.
Le chouchou : Fuzion
En termes de quantité de bouteilles vendues (1,8 million), l’Argentin à petit prix Fuzion (shiraz-malbec) s’est avéré le plus populaire. L’italien Masi Modello est le seul autre à avoir dépassé le cap du million de bouteilles écoulées (voir tableau). Le Brouilly de la maison Georges Dubœuf a toutefois coiffé le Fuzion au chapitre des revenus de vente (15,3 millions).
En chiffres de vente, c’est la vodka Smirnoff qui génère les revenus les plus élevés de tous les produits sur les tablettes de la SAQ. Son « 40 onces » arrive au premier rang (15,8 millions) et si l’on tient compte de ses trois formats offerts (375 ml, 750 ml et 1140 ml), les Québécois ont acheté pour plus de 32 millions de dollars de Smirnoff en 2009-2010.
Les ventes de spiritueux (551 millions) ont d’ailleurs augmenté, elles aussi, de l’ordre de 4,2 %. Le Bailey’s (23 millions), l’Amarula (15,3 millions), le Jack Daniel’s et la vodka Grey Goose (9,3 millions chacun) apparaissent parmi les produits préférés des amateurs.
Du côté des boissons panachées (coolers), qui représentent 5,4 % du marché, les Rev et Smirnoff Ice sont les plus prisées, avec des ventes de l’ordre de neuf millions.
14,81 $ la bouteille
Au cours de la dernière année, les Québécois ont déboursé en moyenne 14,81 $ pour une bouteille de vin à la SAQ, comparativement à 13,87 $ en 2008-2009. Une hausse que la société d’État explique par l’« évolution qualitative » et le « raffinement » des goûts des consommateurs.
Contrairement aux spiritueux (moins chers à la SAQ), les Québécois ont payé leur vin 9,5 % plus cher que les Ontariens à la LCBO (la moins chère au pays). « Par contre, l’écart se creuse en faveur du Québec, puisqu’il y a cinq ans, la différence était de 13,8 % en ce qui a trait aux vins de moins de 25 $ », a mentionné Isabelle Merizzi, en ajoutant que le « panier moyen d’alcool » coûte moins cher au Québec qu’en Ontario.
ÉRIC THIBAULT
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